Casablanca: un réseau de trafic de nourrissons sévit à la gare routière Ouled Ziane

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Revue de presseKiosque360. Un réseau de trafic de bébés, dirigé par une femme, exploite sexuellement des femmes SDF à la gare routière Ouled Ziane. Lorsqu'elles tombent enceintes, ces femmes sont logées et nourries jusqu'à leur accouchement. Leurs bébés leur sont ensuite retirés pour être vendus.

Le 09/03/2020 à 18h52

Des sources bien informées ont révélé l’existence d’un réseau de prostitution et de trafic de bébés qui s’active à la gare routière d’Ouled Ziane. Les membres de cette organisation attirent des filles sans domicile fixe et les poussent à avoir des relations sexuelles avec des inconnus dans les recoins de la gare routière, voire dans des autocars. En contrepartie, ils leur offrent l’hébergement et la nourriture, et les prennent en charge jusqu'à leur accouchement dans des hôpitaux ou des maisons closes. Leurs bébés leur sont ensuite arrachés pour être vendus. 

Les mêmes sources affirment qu’en plus d’être désormais un espace d’exploitation de femmes SDF, la gare routière est devenue un lieu où l’on se débarrasse des bébés nés d’unions illégitimes. En effet, des mères célibataires venant de différentes villes s’y rendent pour remettre leurs nourrissons aux membres de ce réseau criminel, moyennant de modiques sommes. 

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 10 mars, que plusieurs campagnes sécuritaires ont été menées, en vain, pour démanteler ce réseau de trafic de nourrissons qui continue de sévir. Cette bande criminelle a d’ailleurs mobilisé, dans la gare, des personnes exerçant des petits métiers pour jouer les intermédiaires, moyennant une commission. Les mêmes sources indiquent que des étrangers ont acheté, auprès des membres de cette organisation, des bébés qu’ils ont pu emmener avec eux en Europe.

Hormis les femmes sans domicile fixe, ce réseau cible aussi les fugueuses qui ont quitté le foyer parental pour des raisons sociales. La plupart d’entre elles viennent de villes lointaines et sont prises en charge par de faux «courtiers» de la gare routière qui les remettent à la femme qui dirige cette bande. Cette dernière se présente à elles comme un sauveur et leur promet de les héberger et de leur trouver du travail. Les victimes seront sexuellement exploitées par des individus fréquentant la gare routière, jusqu’à ce qu’elles tombent enceintes.

Elles seront bien traitées pendant toute la période de la grossesse. Après l’accouchement, la cheffe du réseau remet les bébés à des familles qui avaient payé d’avance le prix de ce trafic. Quant aux mamans, elles retrouvent la rue le temps de reprendre des forces, avant d’être de nouveau exploitées.

Par Hassan Benadad
Le 09/03/2020 à 18h52