Casablanca: polémique autour du retard du projet des toilettes publiques intelligentes

La dernière vespasienne de Paris se trouve sur le boulevard Arago, devant la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement. 

La dernière vespasienne de Paris se trouve sur le boulevard Arago, devant la prison de la Santé, dans le XIVe arrondissement.  . DR

Revue de presseAnnoncé voici déjà deux années dans la métropole de Casablanca, le projet d’aménagement de « toilettes publiques intelligentes » tarde toujours à sortir de terre. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 22/09/2024 à 19h58

Quand ce projet, fondamental, avait été annoncé, il avait entraîné une vague d’enthousiasme auprès des Casablancais avant de devenir, au fil des mois, l’un des multiples projets tardant à se concrétiser.

Al Akhbar de ce lundi 23 septembre indique que deux années après son annonce, le projet d’aménagement d’une soixantaine de toilettes publiques dans la ville est toujours attendu des Casablancais, quand les élus au Conseil de la Ville poursuivent toujours leurs débats à ce propos.

Le quotidien rappelle qu’un budget global de 11 millions de dirhams avait été prévu pour l’aménagement de ces toilettes publiques et que, selon les délais impartis dans l’appel d’offres qui avait été initié, un premier lot de 20 unités aurait dû être opérationnel, dès le mois de janvier 2024.

Les quarante autres unités, dont la concrétisation était ultérieurement programmée, auraient quant à elles dû être opérationnelles avant la fin de cette année.

Avec les retards entre-temps pris dans l’exécution de ce marché public, tout porte à croire que le fait que les Casablancais puissent bénéficier de toilettes publiques restera une promesse parmi d’autres que les élus du Conseil de la Ville peinent à honorer.

Selon Al Akhbar, la réalisation de ce projet de «toilettes intelligentes» avait été confié à la Société de développement local (SDL) Casa environnement, avec un coût prévisionnel unitaire estimé à 180.000 dirhams.

Les fonctionnaires et les élus du Conseil de la Ville ayant présidé à l’ouverture des plis de l’appel d’offres qui avait été lancé pour ce marché public avaient annoncé, explique le quotidien, un nouveau délai pour sa concrétisation, fixé au mois de mars 2025, pour l’installation de l’ensemble des unités prévues.

Décrites comme étant «de nouvelle génération», ces toilettes publiques doivent, selon le cahier des charges fixant les normes et les conditions de la passation de ce marché public, être directement reliées au réseau d’assainissement.

Leur gestion sera assurée par Casa Environnement, et à l’intérieur comme à l’extérieur de ces toilettes publiques, «un système intelligent d’éclairage est prévu», tout comme «un dispositif de sécurité permettant de prévenir des incendies», indique Al Akhbar.

Le quotidien signale par ailleurs que les retards déjà accusés dans la concrétisation de ce projet ont été à l’origine de tensions parmi les élus de différents partis au Conseil de la Ville, certains n’ayant pas hésité à brandir des arguments à son propos pour s’attaquer à leurs rivaux.

Un débat parmi d’autres, à propos de ce même marché, agite les membres de cette instance: celui portant sur le coût de ces toilettes publiques. Lors de leur précédent mandat au Conseil de la Ville de Casablanca, des élus du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition) avaient livré un exposé sur ce chantier, dont le coût unitaire avait alors été estimé à 600.000 dirhams. Aujourd’hui, beaucoup d’entre ces élus s’étonnent que le coût à l’unité finalement retenu pour ce marché public ne soit plus que de 180.000 dirhams.

Cette baisse de prix, entre le premier annoncé et celui qui a finalement fait l’objet de la passation de ce marché avec la SDL en charge de ce projet, a été si importante qu’elle est devenue, en soi, le propos de vives polémiques parmi les élus des partis qui composent la majorité au Conseil de la Ville de Casablanca et ceux des partis de l’opposition.

Par Fayza Senhaji
Le 22/09/2024 à 19h58