Casablanca: reportage sur la vie sous les toits de la mort

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Revue de presseKiosque360. Suite à l’effondrement, à Derb Moulay Chrif, d’une maison lors des dernières pluies, des dizaines de familles habitant ce quartier se sont retrouvées à la rue après que les autorités ont ordonné l’évacuation des maisons menaçant ruine. Une situation qui donne lieu à des scènes désolantes dans le quartier. Reportage.

Le 19/01/2021 à 19h08

Les fortes précipitations qu’a connues Casablanca il y a quelques jours ont non seulement causé des pertes humaines suite à l’effondrement de maisons dans un quartier populaire de la ville, mais également laissé place à des scènes pour le moins désolantes. Des dizaines de familles se sont retrouvées du jour au lendemain à la rue, car elles vivaient dans des maisons menaçant ruine.

Ces scènes, Al Ahdath Al Maghribia les décrit dans son édition du mercredi 20 janvier, à l’occasion d’un reportage effectué à Derb Moulay Chrif, là où une maison s'est écroulée, causant la mort de trois personnes. Au lendemain de cette tragédie, les autorités locales ont ordonné l’évacuation de l’ensemble des habitations menaçant ruine dans le quartier. Sauf que les habitants n’avaient pas où aller!

C’est en tout cas ce que rapportent les témoignages recueillis par le journal. Interpellée par les dizaines de femmes et enfants qui jonchent les rues du quartier, la publication a découvert que plusieurs familles passaient leurs journées dans la rue, de peur que leurs habitations ne s’écroulent sur elles. Sauf que, au coucher du soleil, elles n’ont d’autres choix que de regagner ces logements pour y passer la nuit. Dans leurs témoignages, les personnes sondées expliquent que ceux qui ont des familles pouvant les héberger ont quitté le quartier, comme des «migrants cherchant une vie plus sûre ailleurs».

Mais ces personnes sont peu nombreuses, et la plupart des habitants du quartier n’ont nulle part où aller. C’est ce qui explique la scène désolante décrite par le quotidien qui rapporte que des familles entières ont fait de la rue leur refuge en cette période où le climat est pourtant peu clément, et ce en l’absence de soutien ou d’aide des responsables qui ont ordonné l’évacuation des habitations.

Dans d’autres scènes encore plus marquantes, Al Ahdath Al Maghribia décrit le cas des personnes qui, elles, préfèrent rester chez elles, malgré le risque et le fait que leurs maisons n’ont plus rien d’une habitation offrant un cadre de vie digne. Certaines d’entre elles se sont même retrouvées contraintes de «bricoler» des solutions pour éviter que le toit ne s’écroule sur elles.

La question qui se pose, dans ce contexte, est de savoir si la situation que vivent ces personnes aurait pu être évitée. Pour certaines d’entre elles, la réponse est oui. Selon leurs témoignages, un recensement avait bien été effectué par le passé dans le quartier, pour lister l’ensemble des habitations menaçant ruine et les familles devant absolument être évacuées. Sauf qu’aucune suite n’a été donnée à ce recensement, et ce sont les dégâts causés par les dernières pluies qui ont remis le sujet au-devant de la scène.

Par Fayza Senhaji
Le 19/01/2021 à 19h08