Casablanca: les services de réanimation du CHU Ibn Rochd fonctionnent à flux tendu depuis trois semaines

Le professeur Lahoucine Barrou dirige le service d’anesthésie et de réanimation du CHU Ibn Rochd à Casablanca.

Le professeur Lahoucine Barrou dirige le service d’anesthésie et de réanimation du CHU Ibn Rochd à Casablanca. . Saïd Bouchrit / Le360 (capture image vidéo)

Le 13/01/2022 à 14h31

VidéoAu CHU Ibn Rochd de Casablanca, les services de réanimation tournent à flux tendus depuis trois semaines. Hier, mercredi 12 janvier, 16 cas critiques ont été admis en urgence, dont dix ont été placés sous respiration artificielle. Le point avec Lahoucine Barrou, chef du service d'anesthésie et de réanimation de cet hôpital.

Le service d’anesthésie et de réanimation du CHU Ibn Rochd à Casablanca frôle la saturation. Cela fait trois semaines que les cas critiques de malades contaminés au Covid-19 débarquent chaque jour dans ce service, que dirige le professeur Lahoucine Barrou.

«Les lits de réanimation du CHU Ibn Rochd sont en train de se remplir. En tout dix malades sont intubés, et six sont sous respiration non invasive», déclare ce médecin, interrogé par Le360.

Ces malades, âgés entre 25 et 89 ans, ont tous un point commun: soit ils n’ont pas complété leur vaccination, soit ils n’ont reçu aucune dose d'un vaccin anti-Covid-19.

La pression commence à se faire sentir dans ce service hospitalier casablancais. Surtout que depuis trois semaines, le personnel médical dans son ensemble, médecins et soignants, sont eux aussi contaminés par le Covid-19.

«Nous avons du mal à trouver des médecins et des infirmiers qui vont s’occuper des malades admis en réanimation», avertit le professeur Barrou, qui explique par ailleurs que pour répondre à ce flux, des lits de réanimation sont en train d’être installés dans un autre service, qui sert, en temps normal, à accueillir des malades atteints de pathologies orthopédique et articulaires.

Les nouveaux cas critiques de malades atteints du Covid-19 y seront désormais transférés, le temps de soulager le service de réanimation.

«Un malade atteint du Covid-19, lorsqu’il est admis en réanimation, y reste entre deux à trois semaines, d’où le spectre de la saturation qui plane en ce moment sur le service de réanimation», ajoute le professeur Barrou, qui indique aussi que depuis plus de trois semaines, l’hôpital accueille chaque jour trois à quatre cas critiques de patients atteint du Covid-19, dans un contexte marqué par une forte propagation du virus, à cause du variant Omicron.

«Nous entendons tout le monde dire qu'Omicron n’est pas pathogène, que ce n’est pas grave. C’est une erreur de réfléchir ainsi. Tant que le virus se propage, il y aura des cas critiques et les services de réanimation vont se remplir», précise Lahoucine Barrou, qui tient à préciser qu’aucun patient, parmi tous ceux qui ont été admis en réanimation n’ont reçu leur troisième dose. Ce professeur de médecine lance donc cet appel à la population: il faut impérativement compléter son schéma vaccinal. 

Dans ce service que dirige le professeur Barrou, Chaimae El Kert est infirmière. Elle témoigne à son tour, interrogée par Le360, du stress qui pèse actuellement sur l'ensemble de l'équipe médicale. «Il y a de plus en plus de patients en réanimation, suite à leur contamination au Covid-19», confie-t-elle d'emblée, avant d'exhorter l'ensemble de la population à s’engager à respecter les mesures barrières.

«Portez vos masques, stérilisez-vous les mains, éloignez-vous des endroits surpeuplés pour diminuer les cas de contamination. Et bien sûr, vaccinez-vous. C’est le moyen pour éviter l’admission en réanimation», lance cette infirmière du CHU Ibn Rochd. Un message très clair, qui devrait être entendu par le plus grand nombre.

Par Fatima Zhra Karzabi et Adil Gadrouz
Le 13/01/2022 à 14h31