La ville d’Es-Smara, à l’instar de nombreuses autres localités de l’intérieur du Royaume, subit une vague de chaleur exceptionnelle, avec des températures grimpant jusqu’à 47 degrés. Un climat accablant qui contraint les habitants à inverser leur rythme de vie, préférant l’animation nocturne des places publiques, des artères principales ou des espaces à ciel ouvert, aux murs surchauffés de leurs habitations, imprégnés de la chaleur accumulée durant la journée.
Le360 s’est rendu sur place pour saisir l’effervescence nocturne qui anime désormais cette cité des provinces du Sud. Chaque soir, à la nuit tombée, les rues grouillent de monde: familles, enfants, jeunes et seniors déambulent, discutent ou font leurs achats, et les cafés, surtout ceux des artères principales, ne désemplissent pas.
Hama Mbarek, acteur associatif à Es-Smara, tire la sonnette d’alarme: «Avec cette vague de chaleur et les températures élevées, le seul endroit où l’on peut encore respirer un peu d’air frais, c’est ce boulevard», confie-t-il. Il en appelle aux autorités locales pour qu’elles investissent davantage dans les espaces publics: «La population ne cesse de croître. Il devient urgent de penser à de nouvelles infrastructures, à des espaces verts accessibles à tous». À la nuit tombée, poursuit-il, «les habitants sortent en nombre pour se retrouver entre amis, se promener, chercher un peu de fraîcheur.» Un besoin devenu vital face à l’étouffement climatique grandissant.
Privée de brise marine, Es-Smara mise sur un autre atout: un haut niveau de sécurité qui favorise les sorties nocturnes. Les familles s’y sentent en confiance, laissant les enfants jouer librement dans les places publiques, parfois dotées d’installations sportives en libre accès.
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Un autre citoyen d’Es-Smara, Mrbia Guezar, témoigne: «La chaleur est écrasante en journée. Nous préférons donc attendre le soir pour sortir, dès que la fraîcheur revient. Nous nous rendons sur nos places publiques pour nous détendre, et il nous arrive d’y rester jusqu’à deux heures du matin».
Chaque été, les habitants de Smara s’adaptent avec résilience à la chaleur. Cette période voit l’émergence de marchés nocturnes florissants, animés par des commerçants permanents et des vendeurs saisonniers, comme les marchands de glaces, particulièrement appréciés.
Comme le racontent deux jeunes de la ville: «Nous sommes habitués à la chaleur ici. Nous avons pour rituel de nous rendre près de la Grande Mosquée pour trouver un peu de fraîcheur. Le soir, nous nous baladons en famille ou avec nos proches. Nous n’avons certes pas la mer mais nous avons la piscine».
Au-delà des places publiques, les rassemblements conviviaux autour du thé, organisés sur les trottoirs, sont devenus une composante essentielle de la vie nocturne, où les visites entre voisins sont devenues la norme.
