Bouskoura: la démolition du «Kremlin» consacre la primauté du droit

Le «Kremlin» de Bouskoura a été démoli ce mercredi 12 novembre 2025 (K.Essalak/Le360).

Revue de presseLa démolition spectaculaire du bâtiment surnommé le «Kremlin de Bouskoura» a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Les autorités ont présenté cette opération comme une mesure exemplaire pour lutter contre les constructions illégales et réaffirmer avec fermeté le principe d’égalité devant la loi. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 13/11/2025 à 23h19

La spectaculaire démolition d’un vaste édifice blanc surnommé le «Kremlin de Bouskoura» a provoqué un vif émoi sur Internet. Mais derrière les images, les faits sont clairs. Il s’agit d’une opération parfaitement légale, conduite dans le strict respect des lois encadrant l’urbanisme et la construction, indique le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 14 novembre.

La décision de démolir cette construction, présentée comme une maison d’hôtes et un hôtel, relève de l’application rigoureuse du droit, dans le cadre de la lutte contre le bâti illégal et les infractions aux règles d’urbanisme. L’opération, supervisée par le commandant de la zone, des éléments de la gendarmerie royale et des forces auxiliaires, s’inscrit dans une campagne de régularisation menée à l’échelle du territoire de la province, lit-on.

L’affaire trouve son origine en 2019, lorsque le propriétaire du projet acquiert un terrain agricole d’environ 15.000 m² à Bouskoura. À l’époque, il dépose un dossier pour un projet à vocation agricole et destiné aux chevaux. En 2021, une autorisation de construction lui est effectivement délivrée, mais uniquement pour cette finalité agricole, précise Assabah.

Les contrôles effectués par les autorités ont rapidement révélé de multiples infractions: non-conformité du chantier avec les plans initiaux, dépassement des superficies autorisées et transformations structurelles sans approbation préalable. Des avertissements successifs ont alors été adressés au propriétaire, l’invitant à corriger les irrégularités et à remettre les lieux en conformité. Face à son inaction et à la persistance des mêmes manquements, le gouverneur de la province avait, dès 2023, ordonné au président du conseil communal de retirer la licence de construction, interdisant ainsi toute poursuite des travaux, relate Assabah.

Cependant, les services techniques ont ensuite constaté que le propriétaire avait obtenu une nouvelle autorisation par des moyens détournés et avait engagé des travaux visant à transformer le bâtiment agricole en un établissement touristique de luxe, incluant une maison d’hôtes et un hôtel. Cette requalification illégale a conduit à la décision finale de démolition totale, exécutée mercredi dernier, lit-on encore.

Les autorités locales insistent sur le fait que le cas du «Kremlin» n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une opération d’envergure engagée depuis plus d’un an, visant à démanteler toutes les constructions illégales sur le territoire provincial. À ce jour, plus de 550 entrepôts, hangars et bâtiments non conformes ont déjà été détruits dans le cadre d’un plan global de mise en ordre de l’espace urbain, de protection du domaine public et de promotion d’une urbanisation durable et planifiée. «Il n’y a ni passe-droit ni traitement préférentiel», a souligné une source proche du dossier citée par Assabah. «Toutes les démolitions sont effectuées dans le strict respect des procédures administratives et judiciaires. La loi est la même pour tous», ajoute-t-elle.

Par La Rédaction
Le 13/11/2025 à 23h19