Le barreau de Casablanca, qui compte 4.000 adhérents, a décidé de poursuivre le mouvement protestataire contre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Une décision qui aura pour conséquence le report d’un grand nombre de dossiers en cours devant la justice ainsi que l’augmentation du nombre de détenus.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 28 novembre, que le barreau a indiqué, dans un communiqué publié samedi dernier, qu’il poursuivra «toutes les formes de lutte notamment le boycott des audiences et des procédures judicaires». L’ensemble des adhérents ont ainsi appelé au rassemblement autour des organisations professionnelles pour défendre les principes de la profession et les droits des avocats.
Le président de l’Association des jeunes avocats de Casablanca, Youssef Zerkaoui, a souligné que «la poursuite des protestations est une riposte aux interventions du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, dans les affaires de cette profession. C’est ainsi que le ministère de l’Economie et des finances a révélé, lors de ses réunions avec les instances représentatives des avocats, s’être concerté avec le ministre de la Justice sur les nouvelles dispositions fiscales. Or il est de notoriété publique que ce département n’a aucun lien avec notre profession représentée par les bâtonniers. Il faut préciser que cette imposition touche d’abord les justiciables en mettant fin à l’assistance gratuite et à la défense volontaire».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui traite le même sujet, souligne que les bâtonniers de Casablanca ont mis en garde contre les répercussions négatives de cette grève. Dans un communiqué, ils ont indiqué que «même si la grève et le boycott des audiences a débouché sur des résultats positifs après le dialogue avec les responsables gouvernementaux, il n’en demeure pas moins qu’elle est contraire à la loi. Le fait de la poursuivre est encore plus préjudiciable et illégale car les jeunes avocats zélés seront les premiers perdants».
Et le communiqué de préciser que les anciens bâtonniers pensent reprendre leur travail à partir de ce lundi tout en précisant que les sit-in de leurs collègues dans les couloirs et les salles d’audience des tribunaux ne les empêcheront pas d’accomplir leur mission.