A quoi auront servi les milliards de dirhams injectés jusqu’ici dans l’Education nationale, secteur connu pour être budgétivore, devançant même celui de la Défense nationale? Que font les centaines de milliers de fonctionnaires, de responsables, de délégations, d’académies, cette «armée» d’experts au Conseil supérieur de l’Enseignement ?
Autant d’interrogations soulevées par “Assabah”, en Une de son édition de ce mercredi 11 novembre, mais auxquelles il n’y a toujours pas de réponse. Le diagnostic est sans appel. Le chiffre, on ne peut plus déconcertant. Tenez, «78% des élèves ne comprennent rien!» Cette révélation, relevée de la bouche du ministre de tutelle, lors de son intervention, lundi dernier, devant la Commission de l’Enseignement à la Chambre des représentants, est troublante, pour ne pas dire choquante. Depuis quand d’ailleurs les nouvelles provenant de ce secteur pourtant stratégique étaient bonnes, du moins durant cette dernière décennie?
A l’évidence, une énième «alerte» lancée par le ministre Belmokhtar qui veut encore croire que «l’actuel gouvernement n’a pas encore échoué dans ses tâches», quand bien même il serait en fin de mandat. «Nous venons à peine d’entamer la mise en œuvre de notre vision de la réforme, pour éviter les handicaps et instituer le changement espéré», explique Belmokhtar, précisant que «la situation actuelle de l’enseignement remonte à des décennies» et qu’«il faut désormais y remédier et regarder vers l’avenir».
Par ailleurs, le ministre Belmokhtar, cité par “Assabah”, a critiqué le fait que la mission du ministère de tutelle soit centrée sur «la construction, l’eau, l’électricité et le gardiennage» au moment où «3600 écoles sont exposées à la destruction à cause de personnes n’ayant aucun lien avec l’enseignement».
Evoquant la question du gardiennage des établissements scolaires, le ministre Belmokhtar déplore l’insuffisance du budget alloué à cet effet, épinglant au passage le manque de soutien de la part des collectivités locales sur la question du transport scolaire.
La problématique de la surcharge des classes a également été soulevée par le ministre qui souligne la nécessité d’y remédier en toute urgence en mettant à disposition de nouveaux établissements scolaires et de nouvelles ressources humaines. «Le nombre des élèves inscrits au titre des exercices 2012-2013 et 2015-2016 a connu une hausse de 4,6%», a chiffré le ministre de tutelle, indiquant que «l’année en cours a enregistré l’inscription de six millions et huit mille élèves».