A l'heure où des milliers d’étudiants angoissent à l’approche des dates des examens du baccalauréat, certains professionnels se frottent les mains. Le quotidien Al Akhbar explique ainsi, dans son édition du mardi 6 juin, que «l’industrie de la triche» est devenue une activité à part entière qui profite à certains métiers comme les centres de copies, les cabinets de chirurgie esthétique, les salons de coiffure et les experts de « programmation télécom»….
Le journal affirme, en effet, qu’une armée de chômeurs se mobilise à l’approche des examens pour louer ses services aux tricheurs désireux de s'assurer les bonnes réponses aux questions posées lors des épreuves. Al Akhbar va jusqu’à analyser un phénomène qui, souligne-t-il, se limitait, il y a trois décennies de cela, à des méthodes traditionnelles comme les antisèches. Mais depuis, ce phénomène a pris de l’ampleur et s'est développé. Au début des années 2000, la triche a connu un véritable tournant avec la généralisation des nouvelles technologies, notamment le téléphone portable.
En 2003, les bacheliers ont ainsi profité de la propagation des téléphones portables pour les utiliser comme un moyen d’obtenir des réponses sans que les surveillants ne s’en rendent compte. L’utilisation des téléphones dans la triche s’est intensifiée au fil des années. L’apparition de téléphones dotés de caméras et d'appareils photo a permis aux étudiants de stocker les cours sur leurs smartphones.
Jusque-là, les techniques de triche restaient du domaine du prévisible. Le quotidien évoque, toutefois, de nouvelles techniques de triche effrayantes. Certains bacheliers ont défié toute logique en optant pour la chirurgie esthétique au niveau des oreilles, afin d'y faire implanter de petits appareils. D’autres étudiants ont eu recours, l’année dernière, à des techniques empruntés du monde du terrorisme en plaquant sur leur corps des appareils sophistiqués, ce qui leur a valu l’intervention de la justice qui a entrepris d'enquêter sur ce procédé.
L’évolution des techniques de triche a poussé le ministère de l'Éducation nationale à se mettre à niveau. Ainsi, le ministère de tutelle a signé des contrats avec des entreprises pour se doter de détecteurs de smartphones et autres appareils électroniques. Mais ces équipements «nouvelle génération» n'ont pas permis au ministère de mettre fin à ce phénomène, les étudiants rivalisant d’ingéniosité.Certaines étudiantes n’hésitent pas à faire appel aux salons de coiffure pour se faire poser des extensions de cheveux, quand d’autres adoptent le voile pour cacher les écouteurs qui leur permettent de recevoir les réponses.