Les services de sécurité du Nord du Royaume ont dû intervenir lors d’une opération d’une rare violence, près de la clôture de Bab Sebta, vendredi 17 novembre dernier.
Au cours de la matinée, plusieurs centaines de candidats à l’émigration clandestine, tous originaires de différents pays d’Afrique du sud-ouest, ont tenté de forcer en nombre les clôtures qui délimitent le préside de Sebta. Cette tentative a été mise en échec par l’intervention des services de sécurité, relaie Assabah de ce lundi 20 novembre 2023.
Le quotidien détaille le déroulé de cette opération, dont des images filmées ont entre-temps largement été relayées au cours du week-end écoulé sur les réseaux sociaux, des vidéos principalement issues de conducteurs ou de passagers de véhicules qui circulaient à proximité.
Les images postées montrent des centaines de candidats à l’émigration clandestine qui tentent d’échapper à leur arrestation par les forces de l’ordre, après avoir été empêchés d’accéder illégalement à Sebta.
Les candidats à cette tentative avortée de franchissement de la clôture qui délimite le préside de Sebta s’étaient donnés comme consigne de se retrouver le long de la route côtière entre Fnideq et Ksar Sghir, via le village de Ben Younech.
Selon des interlocuteurs qu’Assabah a interrogés, cette tentative d’émigration illégale a, dans les faits, débuté jeudi dans la soirée, quand plusieurs groupes de candidats à l’émigration clandestine ont entamé une longue marche en direction du préside de Sebta.
Le lendemain matin, aux alentours de 7 heures, ces différents groupes, qui s’étaient réunis, ont formé un attroupement, que les autorités marocaines évaluent à plus de 1000 personnes.
Ils ont alors décidé de passer la frontière d’avec le préside en force, mais n’ont pu que fuir, devant la réaction rapide des services de sécurité marocains.
Des équipes de la Gendarmerie royale, des Forces armées royales et des Forces auxiliaires ont en effet pu encercler les candidats à l’émigration clandestine avant même qu’ils ne parviennent à ces clôtures.
Ces éléments de différents corps constitués ont aussi pu compter sur le soutien d’un hélicoptère, qui avait été mobilisé pour que les mouvements des candidats à l’émigration clandestine soient cernés.
Après leur échec, les candidats à l’émigration clandestine ont tenté de fuir leur arrestation via la route côtière, où les automobilistes ont assisté à des scènes terrifiantes.
Ce sont d’ailleurs ces usagers de la route qui ont filmé les multiples vidéos qui ont été postées sur les réseaux sociaux.
Selon des interlocuteurs interrogés par Assabah, cette intervention des forces de l’ordre a été caractérisée par plusieurs actes de violences, un grand nombre de candidats à l’émigration clandestine étant armés de couteaux ou d’objets contondants.
Selon un premier bilan, il y aurait une cinquantaine de blessés parmi les forces de l’ordre, et une trentaine de blessés ont été recensés parmi les candidats à l’émigration clandestine.
Il semblerait, selon ces mêmes sources, qu’il n’y ait aucun blessé grave. Assabah explique par ailleurs que plusieurs arrestations ont eu lieu au cours de cette opération, les autorités ayant réussi à identifier certains de ses initiateurs, qui doivent être déférés devant la justice.