Affaire Naciri: «l’Escobar» du Sahara appelé à la barre

Said Naciri et Abdenbi Bioui.

Revue de presseLes avocats de l’ancien président du Wydad de Casablanca, Said Naciri, et du président du Conseil de la région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, tous deux ex-députés du PAM, ont demandé à la Cour d’appel de Casablancal, lors de l’ouverture du procès de leurs clients, qu’El Hadj Ahmed Ben Brahim, surnommé «l’Escobar du Sahara», de même que plusieurs autres témoins dans cette affaire de trafic de drogue et de corruption, soient convoqués à la barre en tant que témoins. Une revue de presse tirée d’Assabah.

Le 29/09/2024 à 19h34

Des nouveautés ont été apportées dans cette affaire déjà très complexe, à la Cour d’appel de Casablanca, vendredi 27 septembre dernier, à l’ouverture du procès de Said Naciri et Abdenbi Bioui, poursuivis pour six chefs d’accusation, dont ceux d’«escroquerie et tentative d’escroquerie», de «falsification de chèques», de «tentative d’exportation de stupéfiants sans déclaration ni autorisation», et d’ «importation de devises étrangères sans autorisation».

Les avocats de la défense de Said Naciri, ex-député du PAM et ancien président du Wydad de Casablanca, ont demandé à la Cour de convoquer El Hadj Ahmed Ben Brahim, «le Malien» ou «l’Escobar du Sahara», celui par lequel ce scandale mêlant corruption et trafic de drogue a éclaté.

Selon Assabah de ce lundi 30 septembre 2024, les plaidoyers de la défense des deux prévenus se sont enchaînés sur plusieurs heures. Les avocats de Said Naciri ont ainsi demandé à la Cour de convoquer à la barre l’ensemble des personnes susceptibles d’être des témoins confirmant ou infirmant les faits qui sont reprochés aux deux accusés.

Parmi ces témoins, l’identité d’El Hadj Ahmed Ben Brahim, «l’Escobar du Sahara», a été citée, de même que celle du directeur de la prison d’El Jadida, où ce trafiquant de drogue est actuellement incarcéré.

Motif présenté par la défense: l’un des faits incriminant Said Naciri figure dans un procès-verbal de la police judiciaire, mentionnant qu’il communiquait des heures durant depuis sa cellule avec cet ex-député du PAM.

La liste des personnes que les avocats de la défense de Said Naciri souhaitent convoquer en tant que témoins à ce procès est longue: l’identité du secrétaire général de la Chambre des représentants a également été citée; celui-ci pourrait donc se retrouver à être interrogé sur une affaire de macarons à apposer sur des véhicules, estampillés au nom du Parlement du Royaume du Maroc, ces autocollants conférant certains privilèges ayant été accordés à certaines parties prenantes dans cette affaire.

D’après Assabah, l’identité de la chanteuse Latifa Raâfat, qui a été l’épouse, sur une courte durée, d’El Hadj Ahmed Ben Brahim, «le Malien» ou «l’Escobar du Sahara», a également été citée par les avocats de Said Naciri.

Les avocats de Said Naciri, assure le quotidien, demandent aux magistrats de la Cour de s’assurer de la véracité des documents prouvant ce mariage, car il existerait des contradictions dans certains témoignages recueillis, selon lesquels ce mariage avait été conclu le 17 décembre 2013, alors que d’autres font valoir la date du 27 décembre de cette année-là.

Selon Assabah, la défense de Said Naciri a également évoqué devant la Cour le sort d’une enquête approfondie diligentée par le parquet, à propos d’aveux de faits de corruption faits par El Hadj Ahmed Ben Brahim, qui concernent des soldats des Forces armées royales qui l’auraient aidé à acheminer ses cargaisons vers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Pour les avocats de Said Naciri, la gravité de ces accusations, qui touchent à à l’image et à la réputation des FAR, mérite vérification.

Le quotidien relaie aussi le fait que les avocats de Abdenbi Bioui ont globalement été du même avis que ceux de Said Naciri au cours de cette première audience, et ont eux aussi demandé à la Cour de convoquer à la barre El Hadj Ahmed Ben Brahim, du fait qu’il est l’initiateur de la plainte à l’origine de cette affaire.

Les avocats de la défense de Abdenbi Bioui ont de plus évoqué certains aspects de l’enquête qui auraient mérité d’être traités plus précisément, comme des témoignages sur les camions utilisés dans le trafic de drogue, qui incriminent l’ancien président de la région de l’Oriental. Dès son ouverture, ce procès confirme qu’il sera retentissant, et promet bien des révélations et des rebondissements.

Par Fayza Senhaji
Le 29/09/2024 à 19h34