Au Maroc, 98% des femmes migrantes ont accouché dans une structure publique, selon une étude du ministère de la Santé

Un stéthoscope (Photo d'illustration).

Un stéthoscope (Photo d'illustration). . Hush Naidoo Jade Photography / Pixabay

A l’occasion de la journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre de chaque année, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a mené une étude dont l’objectif était d’évaluer la santé des migrants et de renforcer la prévention des maladies infectieuses. En voici les résultats.

Le 24/12/2022 à 19h21

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale vient de présenter les résultats de son étude sur la santé des migrants au Maroc. Menée à l’occasion de la journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre de chaque année, elle avait comme double objectif d’évaluer, de manière générale, leur santé, et de renforcer la prévention et la prise en charge des maladies contagieuses telles que le Sida, la tuberculose, le paludisme et les infections sexuellement transmissibles.

Cette étude transversale réalisée auprès de 1.721 personnes dans six villes (Agadir, Casablanca, Fès, Oujda, Rabat et Tanger) s’est également intéressée à la santé reproductive des migrants, ainsi qu’à l’accès aux services de santé, à la discrimination et à la stigmatisation.

Dans ce cadre, un questionnaire électronique a été partagé avec les participants, et des examens cliniques et analyses de laboratoire ont également été effectués.

66% des migrants souffrent de problèmes de santéSi la majorité, soit 79%, selon les données du ministère, estime être en «bonne» santé, l’étude a révélé que 66% des migrants souffrent de problèmes de santé ou de maladies chroniques.

Il ressort également de cette étude que plus de la moitié de ces personnes n'est pas au courant des possibilités d’accès gratuit aux services fournis par les centres de santé, notamment pour les soins, le suivi de la grossesse et la vaccination.

S’agissant du Covid-19, les données du ministère indiquent que 90% des migrants affirment ne jamais avoir été infectés, alors que seuls 37% ont été vaccinés contre le virus.

68% des migrants ont déjà effectué un test de dépistage du VIHConcernant les maladies contagieuses et les infections sexuellement transmises (IST), l’étude s’est intéressée, dans un premier temps, à ce que les migrants savaient de ces pathologies. Ainsi, il en ressort que 35% d'entre eux ont des connaissances sur l'hépatite C (HVC), alors que 66% en ont sur les infections sexuellement transmissibles (IST) et seulement 3% sur le syndrome d'immunodéficience acquise (Sida).

D’après les données du ministère, 3,5% des migrants ont présenté des signes d’IST durant les 12 derniers mois. Pour ce qui est du Sida, de l’HVC et de la syphilis, l’étude montre des taux de prévalence respectifs de 4,6%, 0,5% et 2,2% parmi cette population au Maroc.

Sur le volet du dépistage du Sida, le ministère souligne que 81% des migrants savent que ce procédé est confidentiel et gratuit, alors que 68% ont déjà effectué un test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH).

La même source précise que 80% d'entre eux n’ont jamais été victimes d'un incident de stigmatisation ou de discrimination, en raison de leur statut de migrant, lorsqu’ils se sont fait dépister ou traiter pour Sida.

Santé reproductive et planification familialeD'après la même étude, 74% des femmes migrantes ont des antécédents de grossesse et 39% d’entre elles ont accouché au Maroc. Parmi celles-ci, 98% ont accouché dans un hôpital public ou dans une maison d’accouchement et ont fait vacciner leurs enfants selon le programme national d’immunisation.

Quant à la contraception, seuls 20% des migrantes disent y avoir eu recours au cours des six derniers mois.

Par Lina Ibriz
Le 24/12/2022 à 19h21