Les chiffres donnent froid dans le dos: au Maroc, 15 personnes perdent la vie chaque jour à cause de la pollution de l’air. C’est en tout cas ce que révèle le Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et du droit à la vie. Ce dernier vient, en effet, de publier un rapport dans ce sens à l’occasion de la Journée mondiale de la santé. Al Ahdath Al Maghribia se fait écho, dans son édition du vendredi 8 avril, des principales conclusions du document.
D’emblée, le chiffre qui retient l’attention est celui relatif à la létalité. D’après le réseau, le Maroc enregistre en moyenne 5.000 décès par an dus à la pollution de l’air. Au-delà des pertes humaines, cela coûte à l’Etat 11 milliards de dirhams chaque année. Dans ce cadre, ajoute le quotidien, l’organisation citoyenne tire la sonnette d’alarme, expliquant que les maladies et les virus dus à la pollution de l’environnement deviennent de plus en plus prépondérants. C’est pourquoi des actions urgentes devraient être entreprises pour limiter cette hémorragie et remédier à la situation.
Par ailleurs, le Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et du droit à la vie explique que si le Maroc compte autant de morts dues à la pollution de l’air, cela est en partie dû à l’usage toujours aussi fréquent du charbon pour la production électrique. Or, il est bien connu que le charbon reste une des sources d’énergie les plus polluantes, ce qui met en danger la santé des citoyens.
Au charbon s’ajoute naturellement l’activité industrielle lorsqu’elle ne tient pas compte des enjeux environnementaux. Comme rapporté par Al Ahdath Al Maghribia, une ville comme Casablanca, qui abrite plus de 50% de l’activité industrielle du pays, est celle où l’on compte le plus de patients souffrant de maladies en lien avec la qualité de l’air.
Sur un autre registre, la même source prévient que 28% des sources d’eau dans le royaume sont aujourd’hui menacées de pollution. Cela est dû à une mauvaise gestion des déchets solides et à une utilisation non raisonnée des produits chimiques, des pesticides et des fertilisants. Le réseau rappelle dans ce sens un précédent rapport de la Banque mondiale qui plaçait le Maroc parmi les pays les plus exposés à la pollution de l’eau. Dans un contexte où l’on doit déjà faire avec la rareté de cette ressource vitale, cette pollution rend la situation plus critique encore.