Plus de mille acheteurs, dont des étrangers et des Marocains résidents à l’étranger (MRE), ont été roulés par un promoteur immobilier dans la ville d’Asilah. Ces acheteurs ont avancé des sommes d’argent importantes dans l’espoir de bénéficier d’un appartement dans un complexe résidentiel situé dans une zone hautement stratégique de la ville et donnant sur la mer, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 24 décembre.
L’affaire remonte à 2003, année où ce «projet» a été lancé avec des publicités alléchantes encourageant les clients à verser entre 60.000 et 100.000 dirhams pour réserver leur appartement dans ce complexe qui n’a pas même encore vu le jour. En fait, le promoteur n’a bâti que 100 appartements, alors qu’il en avait vendu plus de 600. Les 100 appartements ont été livrés inachevés à des acheteurs qui les ont réclamés à temps et se sont engagés à prendre en charge le reste de la finition et des infrastructures, en plus des branchements d’eau et d’électricité. C’est à ce moment que les autorités locales de la wilaya de Tanger se sont rendu compte que le nombre de bénéficiaires dépassait de loin celui des appartements conçus dans le plan du complexe résidentiel.
D’après les sources du quotidien, le promoteur vendait le même bien immobilier à plusieurs clients. C’est ainsi qu’il a encaissé plus d’un milliard de dirhams. De plus, il a modifié le plan déposé auprès de l’agence urbaine et supprimé les espaces verts pour y bâtir de nouveaux appartements. En dépit de cette violation des lois, le nombre d’acheteurs ayant versé des avances dépassait toujours celui des logements. Pis encore, le titre foncier n’est pas enregistré au niveau de la conservation foncière.
Face aux réclamations et aux protestations des acheteurs, le promoteur immobilier s'est contenté de leur faire des promesses avant de disparaître dans la nature. Ce qui a poussé les victimes à saisir le parquet de Tanger qui a ordonné l’ouverture de l’enquête et l’arrestation du mis en cause. Mais, lors de l’instruction de l’affaire, le juge d’instruction près le tribunal de Tanger a relâché le promoteur, poursuivi en état de liberté. La sixième audience de ce procès, qui a eu lieu le 16 décembre dernier, a été reportée au 11 février 2020.
Le promoteur n’assistait d'ailleurs pas souvent aux audiences de son procès, font remarquer les sources du quotidien, en s’interrogeant sur cette conduite à l’égard de la justice qui lui a accordé la liberté provisoire avec des garanties de présence aux audiences. Les victimes, quant à elles, continuent de crier au scandale.