Après «Moussa», un autre baron de la drogue, «Ould Aïssa», activement recherché

Des éléments de la DGSN veillant au respect de l'état d'urgence sanitaire dans un quartier populaire au Maroc.

Des éléments de la DGSN patrouillent dans un quartier populaire au Maroc.. DR

Revue de presseDans la région de Nador, «Ould Aïssa», bras droit du célèbre «Moussa» et membre d’un réseau international de cocaïne, a échappé aux forces de sécurité. Cet échec met en lumière de troublantes connexions entre le crime organisé et des élus locaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 16/10/2025 à 22h04

Les environs de Selouane, dans la province de Nador, ont récemment été le théâtre d’une des opérations policières les plus spectaculaires et complexes de ces dernières années. Le dangereux individu surnommé «Ould Aïssa », bras droit du célèbre «Moussa», est parvenu à échapper à un vaste coup de filet orchestré par les forces de sécurité, indique le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 17 octobre.

Tout commence à l’aube, sur la route de Hassi Berkane, dans la zone des Ouled Chouaïb. Après plusieurs semaines d’enquête et de surveillance discrète, les services de la police judiciaire et de la brigade anti-gangs décident d’intervenir. Selon Assabah, «Ould Aïssa» se cachait dans une luxueuse villa transformée en quartier général pour coordonner ses activités criminelles, notamment le trafic international de cocaïne.

Mais au moment de l’assaut, le plan parfaitement préparé des enquêteurs a tourné court. Le suspect a réussi à s’enfuir par un passage secret dissimulé dans un mur de la villa. Ce détail inattendu révèle un plan d’évasion élaboré à l’avance, témoignage d’un niveau élevé de professionnalisme dans l’art de la fuite. Malgré les tirs de sommation des agents, «Ould Aïssa» est parvenu à briser le cordon de sécurité à bord d’un 4X4, disparaissant dans la nuit à grande vitesse.

La perquisition a mis au jour d’autres éléments surprenants: la villa saisie faisait l’objet d’un litige. Selon Assabah, deux élus locaux l’auraient vendue à l’oncle du trafiquant via une transaction aux procédures inachevées. Ces deux élus ont été auditionnés par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) dans le cadre d’une enquête sur d’éventuelles complicités entre responsables locaux et le réseau criminel.

Selon des documents administratifs, l’un des propriétaires avait déjà tenté d’obtenir un certificat de construction, mais la commune de Selouane avait refusé sa demande en raison d’irrégularités dans la conception du bâtiment et de la piscine attenante. À la suite de la descente policière, les autorités ont lancé une procédure de démolition du bien immobilier pour non-conformité aux règles d’urbanisme, lit-on.

Sous la supervision du parquet, les forces de sécurité intensifient leurs investigations. Elles cherchent à déterminer les circonstances exactes de la fuite d’«Ould Aïssa» et à identifier ses complices, qu’ils appartiennent au réseau ou qu’il s’agisse d’intermédiaires liés à la villa.

Rappelons que «Moussa», arrêté à Salé, n’est qu’un maillon d’un réseau beaucoup plus vaste dirigé par un certain «Latif», considéré comme le véritable cerveau du trafic. Selon des sources proches du dossier citées par Assabah, «Moussa» et «Ould Aïssa» ne seraient que des exécutants, travaillant sous les ordres de ce stratège qui tire les ficelles depuis le Maroc et au-delà de ses frontières.

Par La Rédaction
Le 16/10/2025 à 22h04