Après l’intervention du Médiateur, les étudiants en pharmacie suspendent leur grève, leurs camarades en médecine maintiennent le boycott

Grève des étudiants en médecine

Des étudiantes en médecine et pharmacie lors d'une manifestation devant le Parlement à Rabat. (Le360)

Les étudiants en pharmacie ont décidé de mettre fin à leur grève après la signature d’un accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le dimanche 22 septembre, facilité par l’Institution du Médiateur du Royaume. Les détails.

Le 23/09/2024 à 18h28

Les bons offices du Médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, entre les étudiants en médecine et pharmacie et leur tutelle portent leurs premiers fruits. Les étudiants en pharmacie ont décidé de suspendre leur mouvement de grève après la signature d’un accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le 22 septembre, arrangé par le Médiateur du Royaume.

«En tant que représentants de la filière de pharmacie au sein de la Commission nationale, nous informons l’ensemble des étudiants qu’un accord a été conclu, le 22 septembre, avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation après l’intervention de l’Institution du Médiateur du Royaume», lit-on dans un communiqué. «En ce qui concerne les examens, le ministère a promis une période de préparation adéquate, la programmation de la session du premier semestre, suivie d’une période de préparation, puis d’une session du deuxième semestre», ajoute-t-on.

Faciliter les stages aux étudiants

Les points d’accord entre les deux parties sont consignés dans un procès-verbal (PV) de cinq pages dont Le360 détient une copie. Le ministère de l’Enseignement supérieur promet d’augmenter le nombre de sièges pédagogiques, afin de répondre à la doléance des étudiants en pharmacie qui dénonçaient l’effectif pléthorique des nouveaux étudiants qui dépassait les normes recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que l’insuffisance des capacités d’accueil pour les stages.

Concernant les stages, le département du ministre Abdellatif Miraoui s’engage à permettre aux étudiants en deuxième année d’effectuer des stages dans les soins et les premiers secours, et l’intégration d’un stage d’une durée de quatre semaines dans les pharmacies pour les étudiants en troisième année, pour leur permettre de renforcer les acquis.

Le ministère de l’Enseignement supérieur est également disposé à échanger avec les étudiants en quatrième année «sur la programmation du stage selon la spécificité de chaque faculté et à maintenir le stage d’initiation en 4ème année». Le ministère «s’engage à reprogrammer les stages à travers quatre sessions de stages d’une durée d’un mois et demi chacun» pour les étudiants en cinquième année. Des stages «qui seront inscrits dans le descriptif pédagogique à partir de la rentrée universitaire 2024-2025».

Le ministère s’engage aussi à «signer des conventions avec les établissements pharmaceutiques, les établissements de santé nationaux et internationaux afin de permettre aux étudiants en pharmacie d’y passer leurs stages». Autre promesse de l’administration: la publication du décret relatif au statut des stagiaires internes et externes et au statut des résidents et du cahier des charges pédagogiques avant janvier 2025.

Rappelons que les opportunités de stages dans les pharmacies, les laboratoires de biologie ou les laboratoires de fabrication pharmaceutique durant la sixième année, selon le choix de l’étudiant, à compter de l’année universitaire 2024-2025, figuraient parmi les revendications des étudiants.

Octroyer des indemnités similaires à celles des étudiants en médecine

La question des indemnités figure aussi dans le PV. Le document précise que le Médiateur du Royaume recommande d’adopter les mêmes indemnités prévues pour les étudiants de la filière médecine, oscillant entre 1.200 et 2.400 dirhams, «en prenant en considération la réalité des stages pour les étudiants en pharmacie».

Concernant le doctorat, le ministère a décidé d’accorder un délai maximum de trois mois pour l’inscription et la soutenance de la thèse «sans limiter le nombre de cas étudiés dans la partie analytique de la thèse», et annonce «la création d’une plateforme numérique destinée à la gestion des sujets de thèse», au niveau des facultés de médecine et de pharmacie à partir de la rentrée 2024-2025. L’institution approuve aussi la création du Collège national de la spécialité, une autre revendication des étudiants en pharmacie.

Si les étudiants en pharmacie décident de regagner les amphithéâtres et laboratoires, ce n’est pas le cas de leurs camarades en médecine qui ont rejeté l’offre du ministère et campent toujours sur leurs positions. Contactée par Le360, une source au niveau de la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEMEP) confie qu’ils maintiennent le boycott des cours et des examens puisque le ministère de l’Enseignement supérieur n’a toujours pas répondu favorablement à leur principale revendication: le maintien de la septième année.

«Nous exigeons aussi la levée des sanctions disciplinaires, notamment les notes zéro octroyées aux étudiants ayant boycotté les examens, à travers la publication de notes officielles par l’administration, ainsi que la réactivation des bureaux des étudiants qui ont été dissous», ajoute-t-elle.

Par Elimane Sembène
Le 23/09/2024 à 18h28