Après l'exécution de Reyhaneh, le triste record de l'Iran

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852 exécutions en quinze mois: c'est le triste record détenu par l'Iran, qui suscite l'indignation des Nations Unies et de la communauté internationale, après l'annonce de la pendaison d'une jeune femme de 26 ans, samedi.

Le 28/10/2014 à 22h31

852 exécutions en quinze mois, un chiffre qui fait froid dans le dos: tel est le triste record détenu par l'Iran. Des exécutions qui se multiplient. Ahmed Shaheed, rapporteur des Nations Unies pour ce pays, a qualifié de "choquant", lundi 27 octobre, "le nombre de crimes punis de la peine capitale", notamment depuis l'arrivée au pouvoir de Hassan Rohani, "incapable de régler ce problème, d'inverser cette tendance et de respecter ses promesses", a-t-il ajouté. Ahmed Shaheed, qui présentait aujourd'hui, mardi 28 octobre, son rapport à l'Assemblée générale des Nations Unies, est bien sûr revenu sur l'exécution, samedi, de la jeune Reyhaneh, pendue à l'âge de 26 ans après avoir été condamnée à mort, en 2007, pour avoir poignardé à mort un homme qui tentait de la violer. Le rapporteur des Nations Unies se fait l'écho de l'indignation qui a secoué la communauté internationale suite à cette tragédie.

L’exécution de la jeune Iranienne Reyhaneh Jabbari, à l'aube du 25 octobre, avait été rapportée par Amnesty International via un communiqué de presse, publié le même jour, dans lequel l'ONG soulignait son "choc et (sa) profonde déception", qualifiant l'exécution de "nouvel épisode sanglant (qui) vient ternir encore un peu plus le bilan du gouvernement en matière de droits humains". La mobilisation internationale des associations de droits de l’homme et sur les réseaux sociaux suite à la condamnation de la jeune femme est malheureusement restée lettre morte. Sur sa page facebook, on peut aujourd’hui lire une lettre bouleversante écrite par Reyhaneh à sa mère contenant ses dernières volontés. Elle émettait le souhait de faire don de ses organes après son exécution. La jeune femme est aujourd’hui portée au rang de symbole de l'injustice que les femmes subissent chaque jour de par le monde.

Par Bouthaina Azami et Asmaa El Kezit
Le 28/10/2014 à 22h31