Après l’effondrement de deux immeubles à Fès: quatre bâtiments évacués et tout le quartier placé sous contrôle

Adib Ben Brahim, secrétaire d’État chargé de l’Habitat. (Y.Mannan/Le360)

Le 16/12/2025 à 18h33

VidéoAu lendemain du drame qui a coûté la vie à 22 personnes à Fès, les autorités ont procédé à l’évacuation préventive de plusieurs immeubles voisins. Le gouvernement affirme que l’ensemble du quartier sera soumis à un contrôle technique afin d’éviter de nouveaux effondrements.

Suite à la mort de 22 personnes dans l’effondrement de deux immeubles à Fès, les autorités ont procédé à l’évacuation de quatre immeubles limitrophes et placé sous contrôle l’ensemble des habitations de la zone, a annoncé ce mardi le secrétaire d’État chargé de l’Habitat, Adib Ben Brahim.

Le secrétaire d’État s’exprimait lors d’une séance à la Chambre des conseillers, où il a livré la position du gouvernement sur ce drame. Adib Ben Brahim a expliqué que les deux immeubles effondrés avaient été construits par des familles modestes sur des lots de terrain octroyés dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre. Problème, a-t-il regretté: «les matériaux de construction, destinés à édifier seulement deux ou trois étages, n’ont pas pu résister au poids de quatre étages».

Contrairement à certaines affirmations, a précisé le responsable gouvernemental, le ministère de l’Habitat ne procède plus au recasement des bénéficiaires. «Il attribue des terrains et ce sont les propriétaires qui construisent, dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre. La responsabilité du département de l’Habitat s’arrête là», a-t-il insisté.

Concernant la lutte contre les bidonvilles, Adib Ben Brahim a indiqué que son département a récemment déployé un programme de logement économique ayant permis à près de 160.000 habitants des bidonvilles d’accéder à des logements à coût réduit.

Le secrétaire d’État a par ailleurs assuré que l’ensemble du quartier concerné par l’effondrement sera soumis à un contrôle technique approfondi afin de vérifier la solidité des constructions et prévenir tout nouveau risque. Il a rappelé qu’avant le drame, une réunion s’était tenue avec le wali de Fès, Khalid Aït Taleb, pour examiner des solutions concernant les habitations menaçant ruine dans la médina. «Nous sommes proches d’une solution globale», a-t-il affirmé.

Reste désormais à traduire ces annonces en actions concrètes sur le terrain, alors que la tragédie de Fès relance avec acuité le débat sur la sécurité des constructions, la responsabilité des acteurs publics et la fragilité persistante de certains quartiers urbains.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 16/12/2025 à 18h33