Le ramadan, mois de privation et de recueillement, est paradoxalement le mois de tous les excès. Dans son dossier de cette fin de semaine, le quotidien arabophone Al Massae, à paraître ce samedi, décortique cette "schizophrénie qu'aucun psychologue ni sociologue n'arrive à expliquer", affirme le quotidien.
"On jeûne le jour, mais on s'empiffre la nuit. On ne boit pas une goutte d'alcool mais, pour compenser, certains se droguent encore plus le soir. On s'interdit de penser au sexe le jour, mais on a plus souvent recours à la prostitution, la nuit", écrit Al Massae. A croire que l’abstinence des longues journées de jeûne, justifie, voire excuse, une débauche plus marquée la nuit. "Dans les cafés et les cabarets qui se transforment en lieux de commerce pernicieux et malsains en mode "halal", entre ceux qui fument leur narguilé, ceux qui se déhanchent sur des rythmes endiablés et ceux qui s’adonnent au commerce de la chair"…, on oublie qu’il s’agit du mois sacré, rapporte le quotidien.
Un fléau dur
L'Observateur consacre lui aussi son dossier de la semaine à ce phénomène qu'il baptise "Ramadan by night". "Les mosquées font le plein, les cabarets aussi", constate l'hebdomadaire. A Casablanca, L'Observateur fait état d'une "affluence record des cabarets qui carburent à la prostitution et à la chicha". "Dans ces établissements, la chair humaine, féminine comme masculine, semble être "bon marché" durant le mois sacré".
Il est clair que pendant le mois de ramadan, la prostitution et les trafics de drogue prospèrent. Tous les ans, avant le mois le sacré," les autorités lancent des opérations d'assainissement, et il est très fréquent qu'on entende parler de démantèlement de réseaux de trafiquants ou de proxénètes", affirme Al Massae. Mais malgré cela, il semble que les autorités ont beaucoup de mal à mettre fin à ce fléau.