Il aura fallu attendre la survenance d’un drame comme celui de l’atelier de textile de Tanger, où 29 ouvriers ont trouvé la mort, pour que le gouvernement se saisisse enfin de l’une des problématiques majeures qui entrave la mission des inspecteurs du travail: leur faible nombre!
Dans son numéro du vendredi 19 février, Al Massae écrit que le ministère de l’Emploi s’apprête à recruter 182 nouveaux inspecteurs du travail, soit plus du double du nombre d’inspecteurs actuellement en service. Un concours de recrutement vient en effet d’être programmé pour le 11 avril prochain. Il porte sur des postes d’Inspecteur du travail de 3e grade (échelle 10) ouvert aux licenciés en sciences juridiques, en économie, en gestion ou en sciences sociales. Le concours concerne également des Inspecteurs de 2e grade (échelle 11) qui eux doivent disposer d’un diplôme de hautes études dans les mêmes domaines. Cependant, précise le journal, le concours est réservé aux fonctionnaires des différentes administrations de l’Etat et des collectivités locales.
Comme le rapporte Al Massae, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a expliqué dans un tweet que cette initiative entre dans le cadre du renforcement de la protection sociale des travailleurs et de l’application des dispositions du droit du travail. Mais force est de rappeler que les syndicats n’ont eu de cesse, depuis plusieurs années déjà, de réclamer ces recrutements. En effet, le Maroc ne compte actuellement que 331 inspecteurs du travail. Ce chiffre est très loin des standards internationaux en la matière.
Alors faut-il y voir une réaction au dernier drame de Tanger? Vraisemblablement, car le rôle de l’Inspection du travail a été pointé du doigt après ce tragique événement qui a mis en émoi tout le pays. Et même si les informations qui ont fuité ces derniers jours indiquent que l’atelier de textile avait été inspecté régulièrement, cela n’a pas suffi à calmer les critiques adressées au ministère de l’Emploi.
Pour rappel, 28 ouvriers, officiant pour la plupart depuis au moins 5 ans, sont décédés dans les inondations survenues dans les sous-sols d'une villa située dans le quartier Hay Ennasr à Tanger qui abritait cet atelier de confection textile.