Ali Dinia reste en prison: La colère gronde

Sa femme et ses enfants espéraient rentrer avec lui, aujourd'hui, à la maison. L'espoir était grand de le voir enfin libéré, un espoir que nourrissaient sa famille et les milliers d'internautes qui militent pour que justice et dignité soient enfin rendues à un innocent. Le groupe Facebook "Soutien pour Ali Dinia" regroupe aujourd'hui, en effet, plus de 12.000 membres et des manifestations de soutien y sont postées de tous les coins du monde avec cette mention: "Free Ali Dinia". Autant dire que l'immense déception, et c'est peu dire, de Ali Dinia et sa famille a été partagée, ce matin, par nombre de membres de la société civile et par-delà les frontières.Autre juge, certificats médicaux attestant des problèmes respiratoires de Ali Dinia, 78 ans, qui est apparu très éprouvé, les bras plâtrés, sur son fauteuil roulant: rien n'y a fait. L'audience de ce matin du mardi 23 septembre, au tribunal de première instance de Benslimane, a été bouclée en 5 minutes, sans considération aucune pour cet homme devenu le martyr d'un système judiciaire aberrant. Rendez-vous le 14 octobre, ainsi en a décidé le juge. Pour une nouvelle mascarade? Ali Dinia ne devrait-il pas, au vu de son état, être hospitalisé? Au lieu de cela, il passera encore deux semaines dans une prison où il n'a rien à faire, où il n'a pas à être. Les recommandations de la DGSN pour le respect des droits de l'Homme, la prévention de la torture et le bannissement de l'humiliation? On nous en dira tant! Il faudrait peut-être commencer par cesser de s'acharner sur des innocents auxquels on refuse même la liberté provisoire. A ce propos, ce fut le cinquième refus, ce matin, asséné à Ali Dinia, auquel on vient ajouter aux blessures physiques une insoutenable souffrance psychologique. Et pendant ce temps, celui qui a failli l'emporter et emporter toute sa famille, celui qui a causé la mort d'une jeune fille de 23 ans, coule des jours tranquilles on ne sait où tandis que les autorités refusent même de dévoiler le nom de la société pour laquelle travaillait ce chaff(ard)eur de semi-remorque.