Une journée qui a commencé dans le calme et qui a fini avec des heurts et la violence. C’est ainsi que le quotidien Al Ahdath Al Maghribia résume cette journée du 20 juillet à Al Hoceima dans son édition de ce week-end des 22 et 23 juillet. Dans un reportage consacré à cette journée mouvementée, le journal revient sur les faits depuis le début de la journée et comment les forces de l’ordre ont exécuté la décision du gouvernement d’interdire cette manifestation. Le journal évoque également l’entêtement de certains habitants de la ville ainsi que des dizaines d’«hôtes» venus, spécialement pour l’occasion, des localités avoisinantes mais également d’autres villes et même d’Europe avec l’intention de braver cette interdiction.
Al Ahdath Al Maghribia s’est, de même, attardé sur la position du gouvernement qualifiée par le porte-parole de l’Exécutif, Mustapha El Khalfi, de «définitive, ferme et claire» à ce sujet. Ce faisant, le gouvernement a également insisté, précise le journal, sur la nécessité de faire respecter la loi, invitant tout le monde à contribuer à l'instauration du calme dans la province et à traiter l'ensemble des dépassements éventuels des droits de l'Homme.
Un peu plus tard dans la journée, et à l’approche de l’heure fixée pour le départ des manifestations, il était clair que les forces de l’ordre étaient fermes pour interdire la manifestations. Seulement, les habitants de certains quartiers de la ville en ont décidé autrement. Des groupements indépendants se sont ainsi constitués et sont partis de plusieurs points de la ville avec comme mot d’ordre de se retrouver tous, dans un rassemblement, à la Place Mohammed V. Ce qui a provoqué des heurts avec les forces de l’ordre. Ces dernières ont donc été contraintes de faire usage de bombes lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Les manifestants ont procédé à des jets de pierres. L’équipe de 2M a été également prise pour cible par les manifestants alors que les journalistes ne faisaient que leur travail, précise le journal.
En outre, les autorités locales, citées par le quotidien, parlent d’entre 300 et 400 manifestants qui ont décidé de braver l’interdiction provoquant ainsi des accrochages avec les forces de l’ordre. Ces heurts ont fait 72 blessés parmi les forces de l’ordre et 11 parmi les manifestants, précise le journal. Des manifestants ont été arrêtés et conduits au commissariat pour un contrôle d’identité avant d’être relâchés, poursuit le quotidien.
Ces derniers événements, conclut Al Ahdath Al Maghribia, replongent la ville et les localités avoisinantes dans un climat de tension, alors que toutes les dispositions ont été prises pour finaliser les projets qui y ont été engagés dans une tentative de faire revenir le calme dans cette région. Mais ces efforts ont été vains. C’est pratiquement la même conclusion à laquelle est arrivé le quotidien Akhbar Al Yaoum qui constate dans son édition du week-end, qu’au nombreux messages d’apaisement envoyés par l’Etat, on a répondu par davantage d’escalade et de surenchère. Cela d’autant, affirme le journal, que cette escalade n’a plus lieu d’être du moment que les autorités se sont engagées à mener à terme tous les programmes de développement prévus dans cette région.
Akhbar Al Yaoum est également revenu, dans une analyse consacrée à la question, sur les décisions prises par le souverain lors du dernier conseil des ministres ainsi que les jugements, qui ont revu à la baisse les peines de l’écrasante majorité des manifestants, prononcés par les Cours d’appel de Nador et d’Al Hoceima. Autant de «messages» qui devaient inciter à l’apaisement, affirme Akhbar Al Yaoum. Le journal a, de même, mentionné l’impair commis par la chaîne d’information France 24 qui a diffusé des images de violence au Venezuela dans un reportage consacré à Al Hoceima.
Akhbar Al Yaoum s’est intéressé, de même, à la polémique soulevée par des lettres attribuée à Nasser Zefzafi et qu’il aurait envoyées de sa prison ainsi qu’une supposée grève de la faim des détenus dans le cadre des événements d’Al Hoceima et la prétendue dégradation de l’état de santé d’une jeune artiste également interpellée. Tout cela pour dire qu’il y a eu beaucoup de manipulations de l’information dans le but d’envenimer la situation dan la ville.
Al Massae qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition des 22 et 23 juillet parle d’une «intervention excessive des forces de l’ordre», avec l’usage «démesuré» des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestations qui partaient spontanément de plusieurs points de la ville. Al Massae évoque un «nombre important d’arrestations», avec la libération de «certains interpellés» après un contrôle d’identité. Le journal fait état d’arrestations avant même le départ des manifestations. Il a également parlé d’une «réduction importante» du débit de l’internet pour que «les activistes ne puissent pas diffuser des vidéos en direct sur leurs pages Facebook».
Le journal qui cite les manifestants parle de milliers de participants à ces manifestations, précisant toutefois que, selon les autorités, ce chiffre ne devrait guère dépasser 400 personnes. Selon Al Massae, les «affrontements les plus violents» ont eu lieu à l’extérieur de la ville et auraient fait «des dizaines de blessés» des deux côtés.
Pour sa part, le quotidien Assabah qui écrit également sur le sujet dans son édition du week-end, évoque un «jeudi sanglant» à Al Hoceima. Le journal affirme toutefois que le calme est revenu dans la ville le lendemain, vendredi, dans la matinée. A linstar des autres journaux, le quotidien relate les événements de cette journée, communiquant le nombre des blessés et faisant état d'arrestations, dont celle du directeur d’un site, dit d’information, qui a été interpellé pour avoir appelé à manifester sur la voie publique.
C’est pratiquement le même traitement réservé par Al Akhbar à ces événements dans son édition des 22 et 23 juillet. Le journal est revenu sur le nombre des blessés et des manifestants, en citant notamment les différents communiqués diffusés par le Parquet concernant ce sujet.