Sous un ciel bleu qui ne trahit rien des maux cachés, la vie à Aït Melloul est en apparence paisible. Mais derrière les murs des maisons, notamment dans le quartier de Tamazart, les moustiques sèment le trouble. Ces insectes prolifèrent dans les eaux stagnantes, provenant principalement des rejets de la station de traitement des eaux usées de la commune de Drarga, qui se déversent dans l’oued Souss. Une situation qui, selon les habitants, dure depuis trop longtemps.
«Les moustiques prolifèrent dans les étendues d’eau stagnante, véritable terreau pour leur reproduction. Cela fait des années que nous subissons ce fléau sans qu’une solution durable n’ait été mise en place», déclare Hicham Birouk, un acteur de la société civile à Aït Melloul. «En plus des moustiques porteurs de bactéries, je vous laisse imaginer les odeurs nauséabondes qui empoisonnent l’air que nous respirons», ajoute-t-il.
«Le jour, c’est l’enfer avec les moustiques qui ne nous laissent aucun répit. La nuit, c’est encore pire. Mon fils dort couvert de la tête aux pieds mais ça ne suffit pas», raconte Najat Naïm, une mère de famille désespérée. «Même les repas deviennent compliqués. Si on laisse la moindre chose traîner, elle est aussitôt envahie», poursuit-elle.
Les habitants ont mis en place des solutions de dépannage. Des filets, des voiles, des toiles en plastique, tout est bon pour empêcher l’intrusion des moustiques dans les maisons. Mais cette protection de fortune est loin d’être suffisante pour apaiser la souffrance quotidienne des familles.
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«Le problème prend racine dans les eaux usées qui stagnent près de l’oued Souss près de Drarga», confirme Mohamed Douche, technicien de santé à la commune d’Aït Melloul. «Nous avons intensifié nos efforts pour traiter chimiquement ces eaux et limiter la prolifération des larves de moustiques et des insectes adultes», rassure-t-il.
Toutefois, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des attentes. «Nous entendons des promesses mais rien ne change», déclare avec amertume Hicham Birouk. «Nous espérons que les autorités finiront par prendre ce problème plus au sérieux, pour notre bien et celui de nos enfants», conclut-il.