Sur les causes de l’écroulement d’un immeuble à Sbata qui, en août dernier, faisait 4 morts et 12 blessés, le juge d’instruction a déjà remis sa copie. Idem pour l’enquête de la PJ. Seuls les avocats des accusés jouent sur le temps et présentent, pour la seconde fois consécutive, une requête pour le report du procès, en vue de mieux ficeler les dossiers de leurs clients, en état de détention provisoire.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce vendredi 9 décembre, la seconde audience de ce procès a eu lieu mercredi dernier devant la chambre criminelle de la Cour d’appel d’Aïn Sbaâ, à Casablanca. Une immense foule composée des parents des victimes et des accusés, ainsi que de simples curieux, était venue assister à cette audience.
Finalement, c’est devant une salle comble que le juge en charge du dossier, Abdeltif Belahmid, a décidé de reporter le procès au 21 décembre prochain. Mais il a averti les avocats de la défense qu’il s’agissait là du dernier report dans cette affaire qui, a-t-il dit, n’a que trop traîné.
En effet, deux enquêtes séparées ont abouti à la même conclusion en septembre dernier, à savoir que c’est la construction illégale de deux étages supplémentaires qui a conduit à l’affaissement dramatique de l’immeuble de Sbata en août dernier. La première enquête a été menée par un bureau de contrôle urbanistique spécialisé, à la demande du juge d’instruction en charge du dossier. La seconde l’a été par la police judiciaire relevant de la préfecture de police de Casablanca, sous la supervision du Parquet.
Lors de l’audience, mercredi dernier, huit accusés en détention provisoire au pénitencier d’Oukacha ont comparu devant le juge. Parmi les principaux accusés, figurent le propriétaire de l’immeuble sinistré, plus connu sous le pseudonyme d’«Eisenhower» (nom du 34e président américain et d’un porte-avions en son nom, Ndlr), ainsi qu’un architecte et le chef du bureau du contrôle qui a autorisé la construction des deux étages ayant causé l’écroulement de tout l’édifice.Un fonctionnaire de l’arrondissement urbain de Sbata, chargé du contrôle urbanistique, est également derrière les barreaux. Le 21 décembre, tous ces accusés, poursuivis pour homicides involontaires et usage de faux, seront fixés sur leur sort.