Le groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants affirme avoir constaté l’émergence de nouveaux spéculateurs («fraqchias») dans le marché des aliments pour bétail, coïncidant avec la mise en œuvre de l’opération de reconstitution du cheptel national décidée sur instructions royales, alerte le quotidien Assabah dans son édition de ce mercredi 3 décembre. Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts a en effet alloué plusieurs milliards de dirhams sous forme de soutien financier direct et dégressif en faveur des éleveurs.
Selon une question écrite adressée par le député Ahmed El Abadi à Ahmed Bouari, ce programme vise à aider les petits agriculteurs et éleveurs à supporter le coût croissant de l’achat des aliments pour bétail, qu’il s’agisse d’ovins, de caprins, de bovins ou encore de camélidés, afin de favoriser le développement du cheptel national et, à terme, faire baisser les prix de la viande qui continuent de peser lourdement sur les ménages.
Mais au moment même où cette initiative, saluée pour son principe, a commencé à être appliquée début novembre, les prix des aliments pour bétail ont connu une hausse spectaculaire, a-t-on lu dans Assabah. Le parlementaire progressiste souligne que, dans ces conditions, l’aide versée aux petits éleveurs ne suffit même pas à compenser l’écart entre les prix d’avant et d’après la mise en place du soutien public. Autrement dit, une partie substantielle de l’effort financier consenti par l’État se volatilise avant d’atteindre ses bénéficiaires.
Pour Ahmed El Abadi, ce phénomène n’a qu’une seule explication: l’entrée en scène de «chasseurs de subventions publiques» qui profitent de l’augmentation de la demande pour gonfler artificiellement les prix des aliments pour animaux. Une pratique qui risque, alerte-t-il, de compromettre les objectifs du programme royal de reconstitution du cheptel et d’entraîner la dilapidation de milliards de dirhams sans impact concret ni pour les éleveurs ni pour les consommateurs.
Le député appelle ainsi Ahmed Bouari à faire preuve de fermeté en sanctionnant toute forme de manipulation, de spéculation, d’accaparement ou de dissimulation clandestine des aliments pour bétail, conformément aux textes en vigueur garantissant la transparence et l’intégrité du marché.








