Au marché temporaire des moutons à Mediouna, le constat est clair: les bovins ont le vent en poupe pour célébrer l’Aïd Al-Adha. Face à des prix moutonnants, de plus en plus de familles marocaines se tournent vers cette alternative.
Et cette tendance ne se limite pas aux acheteurs, les éleveurs sont également dans la danse. Conscients de la demande croissante pour les bovins, ils ajustent leurs offres pour y répondre. Ils n’hésitent pas à exposer davantage de ces imposantes bêtes pour satisfaire la demande grandissante. Ils sont prêts à tout pour suivre le mouvement et offrir aux familles marocaines des alternatives appétissantes pour célébrer l’Aïd Al-Adha.
«Les traditionnels moutons et chèvres se voient délaissés au profit de leurs plus imposants cousins, les bovins. Ce choix, bien qu’apparemment paradoxal, s’explique en partie par l’augmentation moins prononcée du prix du bétail bovin par rapport à celui des autres animaux. Certains clients optent même pour une approche collaborative en faisant une cotisation commune afin d’acheter et de partager un bovin», indique, interrogé par Le360, un éleveur rencontré à Mediouna.
Malgré la flambée des prix, cet éleveur n’a eu aucun mal à écouler deux vaches dès son arrivée sur le marché. «Les prix ont augmenté d’environ 1.000 dirhams pour toutes les catégories de bétail, avec des tarifs démarrant à 8.000 dirhams en fonction de la race et de la taille», fait-il observer.
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Un autre éleveur, venu de Guisser, a également constaté une augmentation de la demande pour les bovins en raison de la hausse des prix des moutons. Les prix oscillent entre 12.000 et 14.000 dirhams cette année, sans grande différence par rapport aux moutons qui atteignent les 10.000 dirhams.
Les propos des deux éleveurs sont confirmés par d’autres acteurs du marché. L’un d’eux nous confie: «L’affluence est au rendez-vous, les prix commencent à partir de 9.000 dirhams, soit 700 à 1.000 dirhams de plus que l’année précédente. Chacun achète en fonction de son budget». Un autre ajoute: «Les moutons sont très chers, jusqu’à 10.000 dirhams. Certains clients préfèrent acheter des bovins pour se les partager.»
Face à cette réalité du marché, les Marocains semblent réviser leurs traditions et s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Cette année, pour l’Aïd Al-Adha, ce sera donc peut-être moins de «Bééé» et un peu plus de «Meuh»!