La ville d’Agadir, ainsi que ses environs tels qu’Inezgane, Aït Melloul et Dcheira, font face à une crise de transport persistante due à la croissance démographique soutenue, qui dépasse largement la capacité des taxis et des bus urbains. Les habitants réclament désormais l’autorisation d’utiliser des applications de transport pour éviter les interminables files d’attente devant les stations de taxis qui impactent le quotidien de chacun.
«Il m’est très difficile de trouver un moyen de transport depuis la station Tikiouine, pour aller jusqu’à mon lieu de travail à Takkadirt Drarga, et ces retards constants impactent grandement ma vie professionnelle», déclare Mohamed Echemmar, un résident d’Agadir interrogé par Le360.
Il ajoute: «Le soir, certains chauffeurs de taxis évitent même d’arriver tôt pour profiter de la hausse des tarifs de 50% sur la course, sans se soucier de la situation des travailleurs et étudiants qui veulent rentrer chez eux.»
«Il est inadmissible d’attendre des heures, souvent sous un soleil tapant, faute de transport, quand on veut effectuer un trajet relativement court entre Agadir et Inzegane», exprime Othman El Hamdi, un habitant d’Aït Baha.
Les chauffeurs de taxis de la région d’Inezgane et Aït Melloul sont également confrontés à des restrictions administratives qui leur interdisent de transporter des passagers d’Agadir vers les régions alentour. Cette situation crée donc des tensions parmi les conducteurs, mais également auprès des passagers.
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Face à cette crise, de nombreux habitants se tournent vers les applications de transport comme solution alternative. Cependant, leur utilisation suscite des controverses parmi les chauffeurs de taxis, certains considérant cela comme une concurrence déloyale.
Pour répondre à cette problématique, Hassan Aboulmahassine, secrétaire général du Syndicat démocratique des transports (section taxis) au niveau de la région Souss Massa, appelle à la réglementation de ces applications pour protéger les intérêts des chauffeurs professionnels tout en offrant une solution pratique aux citoyens. «Certaines préfectures commencent à délivrer des licences pour les applications de transport, mais leur mise en œuvre est encore entravée par divers obstacles», souligne-t-il.
«Des démarches ont été entreprises pour développer une application de transport approuvée par le ministère de l’Intérieur, un projet qui vise à répondre aux besoins des chauffeurs professionnels tout en assurant un service de qualité aux citoyens», indique Jamal Sahel, président de l’Association professionnelle des propriétaires et chauffeurs des petits taxis à Agadir. Abderrahim Rami, directeur de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région Souss Massa insiste également sur l’importance de ce projet.
Dans l’attente d’une réglementation appropriée, les efforts se multiplient pour encadrer le transport via les applications à Agadir. Avec une proposition de loi en cours d’élaboration, les parties prenantes sont unies dans leur détermination à concrétiser cette initiative, visant à offrir des solutions efficaces pour le bien-être de tous les citoyens.