Qualifiée d’«hollywoodienne», l’affaire devrait connaître son épilogue en justice dès cette semaine. Le tribunal en charge de ce dossier de droit commun devrait se prononcer, en conclusion du procès des «cerveaux» d’un cambriolage rocambolesque dont avait été victime un milliardaire à Agadir.
Dans cette affaire, deux individus, dont la justice a reconnu l’implication, avaient déjà été condamnés.
Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 15 juillet annonce que ceux-ci sont sortis de prison il y a quelques jours, après avoir purgé leur peine.
Initialement condamnés à six ans de prison ferme, une peine allégée quelque temps plus tard à quatre ans ferme, ils ont pu quitter leur cellule de prison après avoir bénéficié d’une grâce royale les dispensant des huit mois qui leur restaient à purger.
Une fois libres, indique le quotidien, les deux individus ont surpris tout le monde en s’adressant aux médias, exigeant que les «cerveaux» de ce cambriolage, à cause duquel ils ont été condamnés, soient eux aussi jugés.
Tout en reconnaissant leur culpabilité dans cette affaire, les deux individus ont insisté sur le fait que toutes les parties impliquées devaient elles aussi être jugées.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, leurs déclarations ciblent principalement un avocat, un homme d’affaires connu à Agadir, ainsi qu’un ancien député.
Le timing choisi pour leur sortie médiatique n’est pas fortuit car, selon le quotidien, la Cour d’appel d’Agadir devrait prononcer son jugement, en ce qui concerne les personnes qu’ils ont dénoncées en tant que «cerveaux» de ce braquage, mercredi prochain, 17 juillet 2024.
Lors de leur procès en première instance, où ils se trouvaient sous le coup de poursuites judiciaires en état de liberté, les individus qu’ils ont dénoncés n’avaient écopé «que» de deux années de prison, dont une avec sursis.
Cette peine a vraisemblablement paru très faible à leurs complices, qui espèrent qu’elle soit alourdie.
Al Ahdath Al Maghribia rappelle les faits, qui datent d’il y a quelques années: le coffre-fort d’un milliardaire, situé dans les locaux de son entreprise, avait été vidé de son contenu.
Dans un premier temps, la justice avait condamné trois personnes, dont l’un des proches du milliardaire.
Celui-ci a expliqué, après les déclarations faites aux médias par ses deux complices récemment libérés, qu’un avocat, un ancien député et un homme d’affaires l’avaient contacté pour lui proposer d’être l’initiateur de ce cambriolage, avec cet argument: ses liens familiaux avec le milliardaire. Les trois individus lui avaient proposé, a-t-il affirmé, une importante somme en contrepartie de sa complicité.
Le contenu du coffre-fort qu’ils ciblaient comportait, en fait, des documents susceptibles de porter préjudice au milliardaire, qui se trouvait lui-même déjà en prison, où il purgeait une peine pour une autre affaire.
Les documents qui lui avaient été dérobés pouvaient lui valoir un alourdissement de sa peine, s’ils venaient à être présentés à la justice.
Voilà ce qui a motivé le cambriolage fomenté par les trois personnes qui viennent d’être dénoncées comme en étant les «cerveaux», et qui devraient connaître dès cette semaine la sentence qui sera prononcée à leur encontre.