Nouveau rebondissement dans l’affaire tentaculaire dite «Escobar du Sahara», mêlant trafic international de drogue, blanchiment d’argent, corruption et spoliation foncière. La chanteuse marocaine Latifa Raafat s’est présentée, jeudi 17 juillet 2025, à la Cour d’appel de Casablanca pour témoigner dans ce dossier explosif qui continue de secouer les sphères politiques et économiques.
Latifa Raafat devait témoigner en sa qualité d’ex-épouse de Haj Ahmed Ben Brahim, alias «le Malien», considéré comme le cerveau du réseau criminel démantelé. Ce dernier accuse deux personnalités politiques de poids: Saïd Naciri, ex-président du Wydad et du Conseil préfectoral de Casablanca, ainsi qu’Abdennabi Bioui, ancien président de la région de l’Oriental, de s’être emparés illégalement de plusieurs biens immobiliers lui appartenant.
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La présence de la célèbre chanteuse au tribunal a attiré l’attention des médias et du public, apportant un nouveau souffle médiatique à un procès déjà riche en révélations.
Latifa Raafat dément avoir été convoquée ou amenée de force
Interrogée par Le360, Latifa Raafat a tenu à clarifier sa présence au tribunal. Elle a affirmé ne pas avoir reçu de convocation officielle mais s’être rendue spontanément à l’audience: «Je ne me dérobe pas. C’est une affaire d’intérêt public et il est de mon devoir de témoigner. Mais sans convocation, on m’a interdit d’entrer dans la salle».
Elle a aussi démenti catégoriquement les rumeurs qui affirmaient qu’elle aurait été amenée de force: «J’étais en répétition avec mes musiciens lorsque j’ai pris la décision de venir. Je me suis rendue au tribunal de ma propre initiative».
Latifa Raafat n’a pas mâché ses mots à l’égard de certains médias et plateformes qui, selon elle, «ont pêché en eaux troubles» en diffusant de fausses informations pour salir sa réputation. «Je le dis clairement: une fois ce dossier clos, je poursuivrai en justice tous ceux qui ont propagé des mensonges à mon sujet», a-t-elle déclaré avec fermeté.
Un procès à tiroirs
L’audience du jour a aussi enregistré la présence de deux témoins-clés: Abdelouahed Chaouki, député du Parti authenticité et modernité (PAM), et Taoufik Z., un ancien collaborateur du Haj Ahmed Ben Brahim.
Pour rappel, l’affaire «Escobar du Sahara» a éclaté en décembre 2023 après une vaste opération de la Brigade nationale de la police judiciaire. Pas moins de 25 personnes avaient été déférées devant la justice, dont 21 écrouées à la prison d’Oukacha à Casablanca.
Les investigations ont mis au jour un réseau sophistiqué de trafic de drogue vers l’Europe via les routes sahariennes, s’appuyant sur des sociétés écrans, des complicités administratives et des circuits de blanchiment d’argent à grande échelle.
Le procès, toujours en cours, continue de révéler les multiples ramifications de ce dossier où se croisent intérêts criminels, économiques et politiques.







