Ilham Ennaouri, la mère de Hashem, victime d’une circoncision ratée en 2013, est rentrée chez elle. La garde à vue a été levée ce vendredi 29 juillet après deux nuits au commissariat de police de Roches Noires à Casablanca.
«Je viens de quitter le tribunal de Ain Sebâa. Mon sentiment ? Je suis écrasée par le poids de l’injustice ». C’est ainsi que s’exprime la maman dans des propos à Le360. Ilham Ennaouri est poursuivie pour outrage à la Cour. Elle est sortie du bureau du procureur avec sa convocation dans la main. L’audience de son cinquième procès est fixée au 15 août prochain.
«Je ne sors pas indemne de cette rencontre avec le procureur. Il m’en veut car selon lui j’ai beaucoup parlé dans les médias. Mais je lui ai répondu que je ne faisais rien de mal et que je ne faisais que défendre mon fils», précise-t-elle.
Depuis qu’elle a engagé un combat sans répit contre l’erreur médicale qui a transformé la célébration de la circoncision de son fils en drame, Ilham Ennaouri est devenue une habituée des tribunaux. La liste des procès se rallonge. «Je compte: c’est le sixième procès en mon actif» répond Ilham toute attristée. Elle ajoute qu’elle n’avait jamais mis les pieds dans un tribunal avant le ratage de la circoncision de son fils.
L’engrenage des procès est impressionnant. Procès inaugural de l’erreur médicale du premier médecin qui a circoncis son fils, le verdict est tombé. Le médecin écope de 3 mois de sursis et 130.000 DH d’amende. Mais Ilham Ennaouri a interjeté appel. Le deuxième procès l’oppose au deuxième médecin qui a porté plainte contre elle pour diffamation et réclame 700.000 DH d’indemnités. Troisième procès : le médecin auteur de l’erreur médicale l’accuse d’injures et de calomnies.
«C’était lorsque je m’étais rendue à son cabinet pour manifester. Je n’avais pas fait de scandale. Je brandissais la photo de mon fils et je pleurais. Il a dit à tout le monde que je l’avais insulté".
Quatrième et cinquième procès : outrage à la cour. «Je n’ai jamais insulté qui que ce soit. On m’insulte, et on me met en garde à vue», se défend la mère.
Aujourd’hui Ilham Enaouri est épuisée, abattue mais affirme qu’elle ne baissera pas les bras. «Je continuerai à me défendre parce que je puise ma force dans la rage du ratage de la circoncision de mon fils. Et je ne cesserai mon combat que lorsque justice sera faite».









