La Chambre pénale de première instance près la Cour d’appel de Casablanca a clôturé, vendredi dernier, le dossier de détournement de fonds dans Bank of Africa (BOA), également connu comme l’affaire Babour Sghir, en raison de l’implication de cet ancien député dans ce dossier. Il est d’ailleurs l’un des principaux accusés dans cette affaire, avec le cadre bancaire M.H, relève le quotidien Assabah dans son édition du lundi 29 juillet.
Après 44 audiences, durant lesquelles les cinq accusés dans cette affaire ont comparu devant le tribunal, le verdict est tombé. Le haut cadre bancaire, «la boîte noire» de la BOA, M.H, a été condamné à six ans de prison ferme et une amende de 600.000 dirhams.
Quant à l’ex-député Babour Sghir, le tribunal l’a condamné à cinq ans de prison ferme en pénal et une amende de 500.000 dirhams mais l’a indemnisé en tant que partie civile, précise le quotidien.
Un autre cadre bancaire, F.S, a été condamné à la même peine, soit cinq de prison et une amende de 500.000 dirhams. Un autre coaccusé, R.F, également cadre bancaire, a été, lui, condamné à 8 ans de prison et une amende de 800.000 dirhams. Le cinquième accusé dans cette affaire a écopé de deux ans de prison ferme et 100.000 dirhams d’amende.
Dans la partie civile, quatre co-accusés, dont trois banquiers et l’ancien parlementaire, ont été condamnés à verser solidairement un montant de 2 millions de dirhams à la banque BOA, alors que l’accusé R.F a été condamné à verser une somme de 1,6 million de dirhams à Babour Sghir, sous forme de dommages et intérêts.
Cette affaire de détournement de fonds qui a touché BOA, rappelle le quotidien, a éclaté suite aux aveux de l’ancien parlementaire Babour Sghir lors de l’instruction de son procès. Il avait reconnu avoir offert une villa à Mohammedia, deux appartements, l’un à Casablanca et l’autre à Skhirat, et un terrain agricole dans la région de Marrakech à l’ancienne «boîte noire» de la BOA, pour lui faciliter l’accès à des crédits bancaires.
Il lui aurait également offert, selon les déclarations contenues dans le PV de la police judiciaire, un tracteur et des têtes de bétail dont le nombre n’a pas été cité par le quotidien. Il l’a également équipé d’une salle de sport à Azrou et lui remettait régulièrement une somme de 200.000 dirhams chaque semaine. Tout cela pour lui permettre d’accéder facilement à des crédits bancaires.
«Crédits dont les montants sont très élevés mais que l’ancien député a pu obtenir grâce, également, à la complicité des autres cadres bancaires impliqués dans cette affaire, sans fournir les garanties suffisantes pour les couvrir», précise le quotidien.
Les mis en cause dans cette affaire ont notamment été poursuivis pour corruption, détournement de fonds, faux et usage de faux, dilapidation de biens confiés en dépôts, entre autres chefs d’inculpation.