Tous les moyens sont bons pour faire des cheveux blancs à Abdelilah Benkirane, et critiquer son gouvernement. Après les accusations non fondées ou encore les grèves générales, l’opposition se sert maintenant du 8 mars et du féminisme. En effet, selon Aujourd’hui le Maroc, dans son édition du 2 mars, «une marche nationale, appuyée par l’opposition, est prévue à l’occasion de la Journée internationale de la femme».
Une annonce faite par le Collectif Parité et Démocratie, un collectif qui réunit des figures du féminisme marocain à l’instar de Fouzia Assouli ou des personnalités politiques comme Yasmina Baddou. Ainsi, plusieurs organisations du mouvement féministe prendront part à cette manifestation, tout comme les partis de l’opposition, à savoir: l’Istiqlal, l’USFP et le PAM. De plus, nous apprend le quotidien francophone, le comité d’organisation de la marche du 8 mars a eu lieu au QG de l’Istiqlal à Rabat, au cours duquel ont pris part Fouzia Assouli, Yasmina Baddou, Hanane Rihab (USFP), Khadija Rouissi (PAM) ou encore, Mohamed Assid.
L’objectif de ce collectif et de cette marche? «Pousser vers l’inscription de la parité hommes-femmes dans l’agenda des réformes politiques avec tous les acteurs actifs dans le domaine» et lutter «pour la mise en œuvre de la parité effective dans les domaines politiques, économiques, social et culturel (…) pour faire face à la vague régressive dont le retard de la concrétisation démocratique de la Constitution est l’un des indices», soulignent les membres. Des membres qui n’ont pas hésité à lancer un appel à toutes les forces vives du pays.
Le collectif Parité et Démocratie n’en est pas à sa première action de l'année 2015. Depuis le mois de janvier dernier, ce collectif a entamé toute une série de rencontres et de réunions. De là à ce que la manifestation du 8 mars soit un succès … rien n’est moins sûr.
Par ailleurs, il n’est pas encore certain que les partis de la majorité y prennent part, notamment les partis dits progressistes, puisque les figures féministes du PPS par exemple n’étaient pas présentes lors de la réunion préparatoire de la marche du 8 mars. Si on peut voir une certaine dose d’opportunisme dans la «récupération» du 8 mars par l’opposition, il ne faut cependant pas oublier que celle-ci a plusieurs fois interpellé Abdelilah Benkirane, le chef du gouvernement, sur la question de la parité. Des questions qui à plusieurs reprises ont provoqué des clashs sous l'hémicycle.