La communication du ministère de la Santé sur l’évolution de la pandémie de coronavirus a été complètement chamboulée suite aux différends qui ont opposé certains cadres, explique le quotidien Assabah dans son édition de mercredi. C’est désormais la MAP qui, lors d’un rendez-vous quotidien, reçoit un responsable de ce département pour lire un communiqué laconique sur la situation épidémique dans le Royaume. Le ministère s’est, pour sa part, engagé à donner un bulletin spécial, à 10 heures et à 18 heures, pour actualiser les chiffres concernant la situation épidémique. Un grand espace sera toutefois réservé, chaque vendredi, au bilan hebdomadaire avec la présentation des données et des cartes, ainsi que l’intervention de professeurs et d’experts pour répondre aux demandes d’explications des citoyens.
Selon des sources bien informées du quotidien Assabah, la «guerre» autour de la rente de la communication au sein du ministère a contraint les responsables à réviser à dix reprises leur plan d’intervention en l’espace de trois mois. Au moins cinq responsables ont été évincés, tandis que d’autres, des personnes relevant de la fonction publique ou des contractuels, ont rejoint ce service. Une situation confuse qui a été provoquée par la nouvelle direction du ministère qui avait, dès le début, refusé tout plan de communication et tout contact avec la presse. Les mêmes sources indiquent que, dès sa nomination, le nouveau ministre avait annulé tous les engagements et contrats conclus par son prédécesseur et fait appel à des conseillers en communication. Le ministre a, en outre, opéré des changements dans l’organigramme de la direction de la Communication avant d’être surpris par la propagation du coronavirus.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 22 juillet, que le ministre a été confronté à un vide dans ses structures de communication et a échoué à trouver un compromis aux programmes de travail soumis par les fonctionnaires ou les sociétés spécialisées. Du coup, ce département a commencé à affronter la pandémie sans plan de communication.
La non-communication, au sein même de la direction de la Communication, nourrit une ambiance délétère au ministère. A tel point que des directeurs centraux sont devenus les subordonnés de certains contractuels qui ont trouvé là un terrain propice pour faire la pluie et le beau temps.