La crise des visas et les accusations d’atteinte à la dignité des Marocains proférées contre les services des consulats étrangers ont précipité la visite du ministre espagnol des Affaires étrangères au Maroc. Le responsable de la diplomatie espagnol, qui est arrivé hier, devra s’enquérir des problèmes qui se posent pour la délivrance des visas aux ressortissants marocains. Les services consulaires espagnols ont reconnu l’existence de dysfonctionnements, tout en accusant certaines personnes de «manipulation» dans la délivrance des rendez-vous. C’est ce qui les a poussés d’ailleurs à adopter un nouveau système pour remédier à ces anomalies et autres manigances. Selon certaines sources, le ministre espagnol devrait rencontrer les consuls de son pays pour étudier avec eux les moyens de simplifier la gestion des visas. L’Espagne dispose de consulats à Casablanca, Rabat, Tanger, Tétouan, Nador, Agadir et Larache. Mais c’est surtout au niveau de celui de Casablanca que la situation a empiré, avec la saturation des prises de rendez-vous pour le dépôt de demande de visa. Des sources diplomatiques espagnoles affirment avoir découvert les points faibles dans ce système. C’est ainsi que certaines personnes obtiennent des rendez-vous en quelques minutes. Or, il s’avère par la suite que ces «privilégiés» n’ont jamais déposé de demande de visa.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 4 juin, que les services consulaires espagnols s’apprêtent à lancer un nouveau système pour déposer en avance les dossiers. L’objectif étant de faciliter la prise de rendez-vous pour ceux qui veulent réellement voyager en Espagne. Selon les données des services consulaires, le consulat général d’Espagne à Casablanca traite près de 300 demandes de visa par jour. Le traitement moyen de chaque visa nécessite 3 à 4 jours de travail, un délai très court par rapport au délai légal qui s’étale sur 15 jours. Les mêmes sources espagnoles considèrent que le traitement des demandes de visa au Maroc est «très souple», mais que les ressources disponibles pour les services extérieurs sont limitées pour des raisons budgétaires.
Des parlementaires ont accusé les centres de réception des demandes de visa de «chantage à l’encontre des Marocains et d’atteinte à leur dignité». Plusieurs citoyens se sont plaints des humiliations qu’ils subissent quotidiennement devant les consulats, en plus de l'allongement des délais de prise de rendez vous qui peuvent aller jusqu’à trois mois d’attente. Il faut rappeler que le ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell, va rencontrer son homologue marocain, Nacer Bourita, pour discuter des moyens de renforcer les relations entre le Maroc et l’Union européenne (UE).