Vidéo. Sixième Congrès national du RNI: «C’est ici que tout commence»

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Entamé ce vendredi à El Jadida, le Congrès national du RNI se tient alors que la formation a achevé son chantier de restructuration en seulement six mois. Les choses sérieuses ne font que commencer pour autant.

Le 20/05/2017 à 12h00

Pari réussi pour Aziz Akhannouch, le président du Rassemblement national des indépendants (RNI). Entamé ce vendredi 19 mai à El Jadida, pour trois jours de travaux, le sixième Congrès national du parti se tient alors que tous les engagements pris il y a six mois, date de la tenue du Congrès national extraordinaire du RNI et l’élection de Akhannouch à sa tête, ont été tenus.

Réunis dans une salle archi-comble au Parc des expositions Mohammed VI de la ville, et avec une organisation digne des plus grands partis d’Europe, les plus de 3.000 congressistes présents ont pu en mesurer toutes l’étendue. Et c’est avec un retard de seulement une demi-heure que le président Akhannouch en a rendu compte. Là encore, c’est sous un tonnerre d’applaudissements et de «Agharass Agharass» (en avant et avec droiture en amazigh) qu’il a fait son entrée. L’attitude est sereine, le ton juste et confiant. Nous sommes loin du folklore qui marque ce genre d’événements. En lieu et place, une atmosphère studieuse, une assistance disciplinée et une synchronicité quasi-parfaite. Aziz Akhanouch semble être définitivement sorti de sa timidité d’antan et incarne désormais une assurance que seuls les grands hommes politiques savant inspirer. Mais quand il parle, c’est en homme d’affaires. Quand il évalue son parti, c’est en termes de «forces et de faiblesses». Lorsqu’il évoque le programme RNI, il réfléchit en termes d’«offre». Son discours inaugural, d’exactement une heure, est appuyé par des chiffres et des slides. Même l’idéologie du parti devient un «positionnement».

La conclusion? Toutes les promesses formulées au départ ont été honorées. Le RNI est restructuré. Réformé. Le parti manquait de structures, de sièges, de ressources humaines. La communication entre les bases et le niveau central était défaillante. Formation jugée élitiste, le RNI avait du mal à attirer. Et même le nombre de ses adhérents était méconnu.

Cela a bien changé. «En quatre mois seulement, nous avons recensé 64.000 inscrits encartés, dont 12.000 sont en contact permanent avec le parti à travers l’application RNI Direct», a précisé Akhannouch, affirmant que les structures régionales et locales du parti sont opérationnelles et que les lois et règlements, présentées aux militants, sont aujourd’hui prêtes à être votées et adoptées. Pour cela, quelque 112 congrès ont été organisés en un mois. Parmi eux, 83 congrès locaux et, surtout, 12 congrès constitutifs d’organisations féminines et autant pour les jeunes. A cela s’ajoute 5 congrès sectoriels (avocats, ingénieurs...).

C’est riche de ce premier bilan que le RNI tient donc son congrès. Et comme pour marquer sa fierté, la formation a invité nombre de représentants de partis politiques d’Europe (Espagne, France, Portugal…) et d’Afrique (Nigéria, Sénégal, Gabon…). Le RNI se veut pour autant lucide. Le thème du Congrès national le résume bien: «C’est ici que tout commence». L’événement est l’occasion pour le parti d’entériner ces différentes réformes et de donner forme aux organisations parallèles des femmes, de la jeunesse et des différents corps professionnels. À la fin des travaux, le parti tiendra le 21 mai la réunion de son nouveau bureau politique. «C’est à partir de là que nous allons plancher sur notre positionnement sur la scène politique et définir notre doctrine et, ensuite, passer à l’action. Le libéralisme social suggéré avec l’arrivée d’Akhannouch cède devant une logique qui tend plus vers une démocratie sociale (voir vidéo). Et désormais au gouvernement, le RNI a toute la latitude d’agir et de prouver ses nouvelles valeurs.

Par Tarik Qattab
Le 20/05/2017 à 12h00