Ambiance électrique, hier jeudi 29 juin au siège du PJD à Rabat. Censée marquer la reprise des réunions du secrétariat général du parti islamiste, la séance tenue ce jour-là s'est déroulée sous le signe de la division. La tension était palpable entre ses membres dirigeants.
Officiellement, on ne sait rien sur la nature des divergences qui ont éclaté lors de cette tumultueuse réunion. Ni Abdelilah Benkirane ni les autres membres du secrétariat n’ont voulu s’exprimer là-dessus. Les voix discordantes en interne avaient une faible portée et sont restées isolées. Au PJD, tout se discute, mais une décision, une fois prise, vaut mot d’ordre pour tous.
Renseignement pris, les sujets à polémique étaient nombreux. A commencer par la participation même du PJD au gouvernement, au vu de la place prépondérante qu’y occupe le nouveau rival, le RNI (Rassemblement national des indépendants). S’il est présidé par le PJDiste Saâd-Eddine El Othmani, l’Exécutif est «géré» par le parti d’Aziz Akhannouch, dénonce-t-on. Cela étant, "la question du retrait du PJD du gouvernement n'a non seulement pas été évoquée mais n'était pas du tout à l'ordre du jour de la rencontre", affirme Abdelilah Benkirane. Il a cependant reconnu que la réunion avait été animée. Sur ce point, Slimane El Omrani, secrétaire général adjoint du PJD, a confirmé que la question n'a pas été soulevée. "La participation du PJD bénéficie d'un soutien total de la part des dirigeants du parti. Le retrait est évoqué sur les réseaux sociaux, mais à notre niveau notre participation est fortement soutenue et conseillée", a conclu El Omrani.
La gestion des événements d'Al Hoceima semble également diviser une partie du secrétariat général du parti islamiste. Consulter des sites aussi officiels du parti que pjd.ma, c’est se rendre compte que la gestion de la situation par le gouvernement ne fait pas l’unanimité.
On retiendra que la réunion du bureau a duré plus de cinq heures. Elle s'est achevée vers 23H30. A la sortie de la salle de la réunion les visages de Saâd-Eddine El Othmani, de Mustafa Ramid et de Abdelali Hamieddine étaient crispés. Selon une source interne, Hamieddine conduirait une ligne dure au sein du secrétariat général du PJD.