«La position des adversaires de l'intégrité territoriale est fragile» car «le problème est algéro-marocain», a souligné Mohamed Cheikh Biadillah, dont le frère avait été "ministre" dans les camps de Tindouf.
«Le gouvernement algérien est appelé à aider le polisario pour qu'il accepte le plan d'une large autonomie, une solution durable et définitive», a-t-il exhorté, notant au passage que le Pérou est «le dernier des amis des séparatistes à avoir reconnu et prôné la proposition marocaine d’autonomie».
A propos des prochains pourparlers sous l’égide de Horst Köhler, Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, Cheikh Biadillah estime que «le Maroc ne peut aller au-delà du compromis concernant le plan d'autonomie qui est une solution crédible aux yeux de la communauté internationale, dont la France et les Etats-Unis [membres permanents du Conseil de sécurité, Ndlr]».
«Mon message à Köhler, a-t-il insisté, c'est que les provinces du Sud sont une partie intégrante du royaume du Maroc et que leur population en fait également partie».
«Les habitants des provinces du Sud participent au développement du Maroc moderne, sous la conduite du souverain», affirme celui qui a également figuré parmi les chioukhs d’identification lors de la préparation de l'option référendaire, qui s'était finalement révélée être impraticable, de l'aveu même de l'ONU.
Pour cet ancien président (issu du Parti Authenticité et Modernité -opposition) de la Chambre des conseillers, qui a également été ministre de la Santé, «le Maroc ouvre ses bras à ses fils de Tindouf en les invitant à participer à la construction d'un pôle liant le nord de la Méditerranée à l’Afrique».
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«Le polisario est conscient de cette perspective, mais la solution est entre les mains du gouvernement algérien», explique Mohamed Biadillah.
Concernant le prochain texte de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, attendu fin avril, le conseiller parlementaire pense que l'instance décisive de l'ONU ne peut s'écarter des grands principes et données de base que sont notamment le plan d'autonomie, l'adoption des accords agricole et de pêche avec l'Union européenne (UE) et la récente décision des Etats-Unis d’inclure dans ses budgets d’aide les provinces du Sud Marocain.
Et d’ajouter que «le Conseil de sécurité considère que le référendum est devenu une issue impossible et que l'indépendance est hors de question».
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«Il ne reste donc plus que le plan d'autonomie qui nous réunira tous sous le drapeau marocain car il s'agit d'une solution sérieuse et crédible».
A propos du partenariat UE-Maroc, l'élu sahraoui a estimé que l'adoption des accords agricole et de pêche par le Parlement européen constitue un changement sur les plans régional et international, un nouvel élément, selon lui, pour faciliter le règlement du différend créé autour des provinces du Sud.
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Il s'agit d'un résultat déterminant dans le positionnement du Maroc aux niveaux mondial et africain.
«Les parlementaires européens sont conscients que le Maroc est un partenaire fort et crédible dans le sud de la Méditerranée et un pont vers l’Afrique», souligne Mohamed Cheikh Biadillah, qui indique que l'UE est également convaincue que «les principaux bénéficiaires des deux accords sont les populations des provinces du sud».