Les manifestations populaires entamées, dimanche 17 janvier à Batna, 435 kilomètres au sud-est algérien, semblent avoir eu un effet domino sur les autres wilayas algériennes. Ainsi, après le «dimanche noir» de Batna, théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes livrés en pâture à la misère, puis à Tizi Ouzou, capitale de la Kabylie, et à Sétif, c’est au tour de la population de Béjaïa, à 180 kilomètres à l’est d’Alger, d’occuper les rues pour crier contre la «misère».
Le quotidien «Al Khabar» évoque une «Intifada contre le renchérissement de la vie» dans cette région de la Kabylie où «des centaines de travailleurs et de citoyens sont sortis, hier mercredi, exprimer leur refus du fait que les «fakakir» (pauvres) aient à payer à eux seuls la facture douloureuse de la baisse des cours de pétrole, dénonçant la politique de l’exécutif algérien, laquelle consisterait, comme l’ont-ils crié, à «appauvrir les pauvres et enrichir les riches» !
«Non à l’austérité sélective», «Non à la politique du fait accompli», dénonçaient les manifestants, appelant à annuler l’actuelle loi de finances faisant fi de la fragilité sociale de la majorité écrasante du peuple algérien frère et prévoyant des hausses « historiques » sur les prix des carburants (gasoil et essence compris), avec ce que cela implique en termes de répercussions sur les prix des produits de première nécessité.