Tenue hier, samedi 13 décembre, à distance, la session du Conseil national de l’Union socialiste des forces populaires, bouclée en un temps record de moins de 90 minutes, a réservé des surprises inattendues, tant au niveau de la présidence du Conseil que de la composition du bureau politique. Un dirigeant du parti, cité par le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 15 décembre, n’a pas hésité à parler de «véritable purge organisationnelle».
Parmi les faits marquants, figure l’élection de l’avocat originaire de Chefchaouen, Mustapha Ajjab, à la présidence du Conseil national, en remplacement de Habib El Malki, affaibli par des problèmes de santé. Ce choix a pris de court de nombreux militants qui s’attendaient plutôt à voir émerger d’autres figures du parti, comme Mohamed Mouhib, Abdelhamid Jmahri, Mohamed Chaouki ou encore Mohamed Ben Abdelkader. La surprise a été d’autant plus forte qu’elle a suscité un malaise palpable au sein des rangs de l’USFP.
Reconduit pour un quatrième mandat à la tête du parti lors du dernier congrès national, Driss Lachgar, premier secrétaire, a réussi à écarter d’un seul coup près de vingt membres du bureau politique sortant, à l’exception de Jaouad Chafik, démissionnaire et boycotteur du congrès, et de Benyounes Merzougui, décédé. Cette recomposition intervient alors que Lachgar avait multiplié les promesses, avant et pendant le congrès, auprès de nombreux militants désireux d’intégrer l’instance dirigeante, écrit Assabah.
Parmi les figures écartées, figurent des noms de premier plan tels que Khadija Slassi, Younes Moujahid, Hanan Rehab, Saâdia Bensahli et Mechich El Kerkri, ce dernier disposant d’une solide expérience en diplomatie partisane, notamment en Amérique latine, et considéré comme un concurrent sérieux de Khawla Lachgar. D’autres responsables ont également quitté la scène du bureau politique, à l’image de Salwa Demnati, Lamine El Baqali, Zineb El Khiati, Slimane Azoukar, Mohamed Abba, Youssef Benjelloun, Abdelmounaim El Mouhssini, Mohamed Aboudrar et Abdelssalam El Moussaoui.
À l’inverse, de nouveaux profils ont fait leur apparition, à la surprise générale, comme Kamal El Hachoumi et Fadwa Rjoui, deux cadres jugés méritants, ainsi qu’Imane Errazi et Hebri El Hebri. Cette recomposition a donné l’impression que le premier secrétaire cherchait à constituer un nouveau noyau dirigeant, fondé davantage sur un renouvellement encadré que sur les équilibres traditionnels du consensus interne, lit-on dans Assabah.
Malgré un discours mettant en avant la réduction des effectifs, la nouvelle liste du bureau politique compte finalement 32 membres, parmi lesquels Ahmed Moufid, Achraf El Hassnaoui, Salek El Messaoui, Cherkaoui Znaydi, Mokhtar Rachdi, Mehdi Alaoui, Mehdi Fatmi, Imane Errazi, Badiaâ Radi, Hamid Kaji, Khadija Knine, Rajaâ El Baqali, Saïd Baâziz, Saberine El Messaoui, Aïcha Zekri, Abdelhak Amghar, Atiqa Jabrour, Omar Aânane, Ghassan Amersal, Fadi Wakili, Fadwa Rjouani, Karim Sebaï, Kamal El Hachoumi, Latifa Cherif, Mohamed Satti, Mohamed Ghidane, Mohamed Mellal, Marouane Rachdi, Marouane Amama, Mustapha El Moutawakil, Manal Ethaqal et Nabil Nouri.
Par ailleurs, le premier secrétaire a désigné une liste restreinte de 22 membres, qualifiés de «secrétaires nationaux» au sein du bureau politique, chacun étant chargé d’une mission spécifique, confirmant ainsi sa volonté de restructurer en profondeur l’appareil dirigeant du parti.







