L’ONG euro-méditerranéenne affirme dans un communiqué qu’une première mission, qui était prévue du 6 au 12 mars dernier, n’a pu avoir lieu à défaut de visas de la part des autorités algériennes. Une nouvelle mission a été envisagée du 7 au 14 mai courant n’a pu être organisée en raison de la non délivrance de visas à ses membres.
EuroMed Droits qui dit «regretter cette situation» indique qu’elle est «soucieuse de mener ses investigations» sur la situation des Droits de l’Homme dans les camps de Tindouf.
L’organisation euro-méditerranéenne avait, rappelle-t-on, dénoncé dans plusieurs rapports la situation des Droits de l’Homme en Algérie.
En avril dernier, elle avait célébré l’anniversaire de l’adoption par le Parlement européen d’une résolution sur les Droits de l’Homme en Algérie et adressé, à cette occasion, des lettres à la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, et au président du Parlement européen, les appelant à exiger des autorités algérienne le respect des Droits de l’Homme dans ce pays.
Dans ces lettres, EuroMed Droits affirme vouloir obtenir de la part des autorités européennes, des informations sur les mesures concrètes prises par l’Union européenne pour mettre en œuvre les recommandations de la résolution du Parlement européen sur l’Algérie.
Adoptée le 30 avril 2015, la résolution du Parlement européen interpellait l’UE sur les violations graves des Droits de l'Homme en Algérie, appelant instamment les autorités algériennes, la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le Service européen pour l'action extérieure d'inclure, dans le futur plan d'action UE-Algérie, un chapitre important sur les Droits de l'Homme devant s'accompagner d'un calendrier de réformes à entreprendre par l'Algérie, avec la participation essentielle de la société civile indépendante.
La résolution demande également au Service européen pour l'action extérieure et aux Etats membres de suivre de près l'ensemble des procès et procédures judiciaires à l'encontre des défenseurs des Droits de l'Homme et des militants pour le droit au travail en Algérie.
Dans sa lettre à Federica Mogherini, Euromed Droits souligne qu’en Algérie, les activités légitimes relevant des libertés d’expression, d’association et de réunion "continuent d’être criminalisées et que de nombreux militants font l’objet de poursuites pénales et de peines de prison, et les défenseurs des droits humains et syndicalistes autonomes voient leur travail constamment et indûment entravé, malgré les recommandations émises par le Parlement européen, mais aussi par l’Organisation Internationale du Travail en juin 2015".
Elle appelle les députés européens à "dénoncer publiquement la répression contre les syndicalistes et la liberté de réunion et d'association en Algérie, par des déclarations publiques, des questions parlementaires, des lettres, des discours, des communiqués et des articles de blog", "à stimuler les débats dans les Parlements nationaux concernant la situation des travailleurs, des syndicalistes et des défenseurs des droits humains en Algérie et à mener des visites en Algérie afin de rencontrer des défenseurs des droits humains et des syndicalistes dans le pays".