Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Edine El Othmani, a rencontré, en compagnie de plusieurs ministres arabes et occidentaux, la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, à New York, en marge des travaux de la 68ème assemblée générale de l'ONU, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son édition à paraître mardi 1er octobre. "C'est autour d'une table de diner organisé par l'Institut international pour la paix de New York que ce beau monde s'est rencontré dans un cadre informel marqué par l'entretien téléphonique qu'a eu le président américain avec son homologue iranien", ajoute le quotidien en précisant qu'El Othmani "ne s'est pas entretenu en tête-à-tête, à cette occasion, avec Tzipi Livni". Et de souligner que ni El Othmani, "membre d'un parti islamiste qui considère qu'une rencontre avec des israéliens dans une même salle est une forme de normalisation diplomatique déplacée", ni "les autres ministres arabes des Affaires étrangères", ne se sont retirés de ce diner.
Akhbar Al Yaoum rapporte également que le ministre marocain présent lors de ce diner de travail, le 8ème du genre consacré au Moyen-Orient, a été nommément cité par l'Institut international pour la paix". Les ministres arabes présents étaient ceux des Emirats, du Qatar, du Koweït, d'Egypte, de Jordanie, du Maroc, d'Irak et de Bahrein, précise Akhbar Al Yaoum. Le secrétaire général de la Ligue arabe, les ministres d'autres pays comme la France, la Turquie ou le Canada, ainsi que des délégués d'organisations internationales spécialisées telles la Croix rouge et la FAO, ont de même participé à ce diner de travail où l'Iran, principal objet de débat, a été pris à partie et par les arabes et par les israéliens, souligne le quotidien marocain.
Les Etats-Unis, les arabes et Israël
"La mise en garde américaine contre Téhéran n'a entraîné aucun retrait de ministre arabe", poursuit Akhbar Al Yaoum, citant le journal israélien Hareetz de dimanche qui se félicite implicitement de voir "qu'aucun des représentants arabes n'a attaqué, à cette occasion, Israël, laissant entrevoir une possibilité d'alliance arabo-israélienne contre l'influence iranienne dans la région". Les arabes appliquent l'adage selon lequel "l'ennemi de mon ennemi est mon ami", en référence à la tension israélo-iranienne qui profite aux arabes, en particulier les pays du Golfe arabe, notent les observateurs.
Ces derniers se demandent aussi si une alliance entre Israël et le monde arabe est possible, sachant que l'Etat hébreu est toujours considéré comme "l'ennemi numéro un" des pays arabos-musulmans. Quant aux ministres arabes, dont le ministre marocain que le PJD a toujours appelé à boycotter les rapports avec Israël, ils ont unanimement accordé la priorité à "l'intérêt" collectif, selon un autre adage privilégiant "l'intérêt permanent avant toute amitié ou adversité".