Un conseiller communal du PJD suscite la colère des habitants de Meknès

Meknès

Meknès . DR

Revue de presseKiosque360. Un mot malheureux et déplacé a valu à un conseiller communal d’être conspué par ses collègues au Conseil de la ville et sur les réseaux sociaux. Ce conseiller islamiste a même provoqué l’interruption des travaux de la session extraordinaire du Conseil.

Le 24/03/2021 à 20h50

Cette ville est devenue une «ruine». Un mot qui valu à un conseiller municipal de Meknès une véritable levée de boucliers. D’après le quotidien Al Massae qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 25 mars, le conseiller municipal du parti islamiste s’est laissé aller à qualifier Meknès de «ruine» au cours d’une intervention dans le cadre de la session extraordinaire du Conseil de la ville. Un écart de langage qui a suscité une vive colère de ses propres «frères» membres du Conseil, mais aussi des activistes sur les réseaux sociaux.

D’après des sources au Conseil de la ville, citées par le quotidien, ce mot malheureux a été à l’origine d’une interruption des travaux de la session, qui, rappelle le quotidien, a été réunie sur l'initiative de l’autorité de tutelle afin, poursuit Al Massae, d’examiner certains points litigieux dans le programme d’action du conseil présidé par le député islamiste et président de la commission des finances à la première Chambre, Abdellah Bouanou.

Ce dernier, qui présidait cette session extraordinaire, a eu beaucoup de peine à restaurer le calme dans la salle pour permettre la poursuite des travaux. Le conseiller municipal auteur de cette bourde, après avoir été conspué par presque tout le monde, a été invité à retirer ses propos. La capitale ismaïlienne, au passé glorieux, ne saurait être qualifiée de «ruine», lui a-t-on signifié. Le président, pour calmer tout ce monde, a également demandé à ce que ce mot ne figure pas sur le PV de la réunion du Conseil.

Bien sûr, poursuit Al Massae, le conseiller islamiste, lui, ne s’est pas arrêté là. Il a également accusé, sans doute pour faire oublier sa maladresse, les anciens dirigeants de la ville de l’avoir laissée dans un état déplorable. D’après cet élu islamiste, les anciens dirigeants auraient fait fuir les investisseurs après avoir tenté de leur extorquer de l’argent. Ce qui a poussé ces derniers à quitter définitivement la ville. Pour détourner complètement l’attention du mot qui lui avait glissé des lèvres, le conseiller s’est ainsi lancé dans une série d’accusations contre ses prédécesseurs, qu’il a qualifiés de corrompus, tout en leur demandant de faire une déclaration publique de leur patrimoine.

Bien entendu, les autres membres du Conseil ne lui ont pas permis de poursuivre sur sa lancée. Ils ont ainsi exigé de lui qu’il donne des noms au lieu de lancer des accusations non fondées contre tout le monde. C’est facile d’accuser à tort et à travers de corruption, lui a-t-on signifié, mais il ne faut pas oublier que le fait de taire des cas de corruption est en soi un acte puni par la loi.

Par Amyne Asmlal
Le 24/03/2021 à 20h50