Arrêté près de la frontière syro-turque, Ahmed Chaâra, le plus célèbre combattant salafiste marocain en Syrie, sera extradé vers le Maroc, fait savoir Al Massae dans son édition de ce mardi 20 mai. Originaire de Tanger, plus précisément du quartier populaire Béni Makada, Chaâra vient d'être remis à la France qui le livrera prochainement au Maroc. Al Massae nous apprend que Achaâra est "un émir agissant au sein d'un mouvement jihadiste en Syrie". Il a été arrêté en fin de "semaine dernière à la frontière syro-turque au terme d'une opération conjointe menée par les services secrets marocains et français".
Une opération réussie
L'opération a atteint son objectif puisque le combattant marocain est tombé dans le piège que lui ont tendu les services secrets "en l'attirant vers la frontière entre la Syrie et la Turquie, lieu de son arrestation". Et d'ajouter que les services turcs ont préalablement "donné leur feu vert pour entreprendre ce coup de filet dans le secret le plus total vu l'importance du rôle de ce combattant marocain au sein de l'organisation dite "Daâch". Ce mouvement, selon Al Massae, "est classé par des pays européens sur la liste des organisations terroristes". "Ahmed Chaâra est actuellement soumis à un interrogatoire de la part des services de renseignements français. Il est prévu qu'il soit livré au Maroc dans les prochains jours", a précisé le journal. Selon Al Massae, "le combattant marocain aurait récemment déclaré, depuis la Syrie, à une chaine de télévision française, qu'en cas de départ de Syrie, il ne reviendrait pas au Maroc. Il préfère aller ailleurs avec sa famille". "Le djihadiste marocain a rejoint, via les Pays Bas, la Syrie en mai 2013 en compagnie de ses cinq enfants. Il est devenu émir trois mois seulement après son arrivée en Syrie", lit-on sur Al Massae.
"Les services secrets de pays étrangers dont les ressortissants combattent en Syrie contre le régime de Bachar El Assad sont actifs à la frontière syro-turque avec pour mission de contrôler et de filer ces combattants dans l'éventualité de leur retour dans leur pays", a conclu le journal. L'affaire de Ahmed Chaâra n'est pas un cas isolé. Des indications font état de plusieurs d'une dizaines de ressortissants marocains partis combattre en Syrie. Plusieurs d'entre eux n'ont plus donné de leurs nouvelles. Pour ceux qui sont encore en vie, des efforts sont entrepris par leurs familles afin de les convaincre de rentrer au Maroc.