Travail domestique: l’âge minimal divise le gouvernement et le CNDH

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Revue de presseKiosque360. Dans son projet de loi sur le travail domestique, le gouvernement fixe à 16 ans l’âge minimum du personnel de maison lors de son recrutement. Une limite que le CNDH estime contraire aux conventions internationales sur les droits de l’Enfant, ratifiées par le Maroc.

Le 13/05/2016 à 23h18

Le Conseil national des Droits de l’Homme (CNDH) n’apprécie pas la méthode avec laquelle le gouvernement gère certains dossiers. Et il le fait savoir! Vendredi, des responsables du Conseil ont publiquement accusé Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, et la majorité de ne pas respecter des institutions «constitutionnelles» telles que la leur.

Le CNDH pointe ainsi du doigt le fait que le gouvernement «demande régulièrement l’avis consultatif du Conseil sur un certain nombre de dossiers sans jamais en prendre compte lors de la mise en place des lois», rapporte Assabah dans son numéro de ce week-end des 14 et 15 mai. «Pourquoi créer des institutions comme la nôtre si leurs avis ne sont jamais pris en compte?», aurait lancé Mohamed Essabbar, secrétaire général du CNDH, selon des sources du journal.

Dernier exemple en date, le projet de loi 12-19 relatif au travail des domestiques. Lors de sa rédaction, la majorité a décidé de fixer à 16 ans l’âge minimal autorisé pour embaucher du personnel de maison, alors que le CNDH estime que le recrutement doit concerner uniquement des personnes majeures (18 ans et plus).

Pour certains membres du CNDH, seule une manifestation de rue pourrait faire entendre leur voix. En attendant, partout où une rencontre contre ce projet est organisée, ils sont présents. «Lors d’une réunion de coordination, jeudi à Agadir, dédiée à la préparation d’un sit-in de protestation contre l’adoption du travail des mineurs comme employés de maison, la majorité des participants étaient des membres de la Commission régionale des Droits de l’Homme», rapporte le journal.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 13/05/2016 à 23h18