L’extrémisme religieux est manifestement un fléau de notre société. Et c’est malheureusement le secteur, combien vital, de l’enseignement, qui s'en trouve gravement affecté. Les responsables de l’Académie régionale de l’enseignement de Souss-Massa viennent une nouvelle fois de le démontrer, constate le journal Assabah dans son édition du vendredi 27 janvier. Ainsi, dans les collèges de Tiznit, les élèves se sont vu proposer, dans le cadre de l’examen normalisé de ce janvier 2017, un texte sur la guerre civile en Syrie. Ce texte, adaptation d’un article paru dans la presse britannique, est signé par une plume arabe qui reprend un rapport des «Casques blancs» syriens et raconte le quotidien de l'un d'entre eux. Terreur, mort, horreur sous toutes ses formes: les descriptions n'ont pas épargné les élèves qui ont découvert, à travers ce texte, l'horreur de la guerre.
Ce texte proposé à des adolescents, souvent en mal de repères, a aussitôt attiré l’attention de la société civile, notamment celle du «Front national de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme au Maroc», qui en a décrié le contenu jugé scandaleux et a médiatisé cette affaire. L’association a ainsi fortement dénoncé «le contenu de ce texte et la nature des messages que l’on veut transmettre à travers lui, ainsi que les motivations de ceux qui l’ont proposé à l’examen». Elle a tenu pour responsable de cette dérive le ministère de l’Education nationale qui n’a pas su faire montre de plus de responsabilité et de fermeté et auquel elle demande de sanctionner les auteurs de cette initiative.
Cité par le journal, Abdelatif Agnouche, professeur de droit et de criminologie et ancien responsable de communication à la DGSN, estime d'ailleurs que ce genre de décision est passible de poursuites pénales. Le contenu de ce texte, affirme-t-il, est une apologie du terrorisme et un appel au jihad. Et de souligner que de tels textes, proposés aux jeunes élèves, risquent de les transformer en bombes à retardement.