Terrorisme: le repentir d’une Marocaine de Daech installée en Espagne

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Revue de presseKiosque360. La jeune Marocaine arrêtée en Turquie, en décembre 2014, alors qu’elle tentait d’entrer en Syrie, vient d’être condamnée à cinq de prison ferme et dix ans de liberté surveillée. Le parquet avait requis seize ans de réclusion.

Le 17/11/2016 à 00h12

Elle s’appelle Samira Yerou, elle est Marocaine d’origine et c’est la première femme accusée de terrorisme à être jugée en Espagne et, plus précisément, par la «Audiencia Nacional», la plus haute juridiction espagnole. Son procès n’est pas passé inaperçu. D’abord, par la nature des faits qui lui ont été reprochés. Ensuite, par la façon dont elle s’est présentée à son audience.Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 17 novembre, la jeune femme, âgée de 36 ans et accusée d’appartenir à l’organisation terroriste Daech, s’est présentée devant le tribunal en jeans et en tunique, les cheveux au vent, autant de signes par lesquels elle manifestait son repentir.

Son histoire remonte donc à deux ans. La jihadiste d’origine marocaine a été interpellée en décembre 2014, en Turquie, alors qu’elle tentait de regagner le territoire syrien, sous contrôle de Daech, en compagnie de son enfant de trois ans. Elle voulait rejoindre la ville de Raqa, plus précisément, et a pris, pour ce faire, à Barcelone, un vol régulier à destination de la Turquie avec l’intention de traverser les frontières terrestres pour rejoindre un combattant de Daech avec lequel elle s’était «mariée» via les réseaux sociaux.

La garde de son enfant lui a été, naturellement, retirée après son arrestation. Aujourd’hui, elle s’est dite prête à tout pour récupérer son fils, né en Espagne. Après son arrestation en Turquie, elle a été extradée, en mars 2015, vers l’Espagne, pays où elle réside régulièrement, dans les environs de la ville de Barcelone. Au terme de son procès qui vient de prendre fin, elle a accepté un accord conclu entre son avocat et le parquet et purgera donc une peine de cinq ans d’emprisonnement, contre douze ans requis par le ministère public. Elle sera néanmoins mise en liberté sous surveillance pendant dix autres années après sa libération.Lors du procès qui s’est ouvert au début de ce mois, Samira Yerou a reconnu avoir été recrutée par une cellule terroriste au Maroc, à travers les réseaux sociaux. Au terme de son endoctrinement, elle a décidé de voyager en Turquie avec son enfant avec l’intention de rejoindre les zones de combat. Cependant, devant le tribunal, elle a affirmé s’être repentie, précisant qu’elle avait été manipulée. Elle a confié qu’au moment où elle avait été approchée par les réseaux de recrutement à la solde de Daech, elle traversait des moments difficiles. Elle venait de se séparer de son mari et était particulièrement réceptive aux messages de ses recruteurs qui lui promettaient une vie meilleure et de bonnes conditions pour élever son enfant. Au final, elle a déclaré que son seul objectif, à présent, était de récupérer son fils, dont la garde a été confiée à son ex-mari.

Par Amyne Asmlal
Le 17/11/2016 à 00h12