Le chef de la police judiciaire allemande, Holger Münch, indique que les services de sécurité de son pays ont déjoué sept projets d’attentats depuis l’attaque terroriste perpétrée par le Tunisien Anis Amri. Ce dernier avait, le 19 décembre 2016, foncé avec un poids lourd sur un marché de Noël à Berlin, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés. Le responsable allemand a affirmé, lors d’une déclaration à la presse mercredi dernier, que les failles relevées dans les procédures judiciaires relatives aux affaires des étrangers et au contrôle, ainsi qu’à la poursuite judiciaire du Tunisien Amri, ne pouvaient plus se reproduire aujourd’hui. D’autant, ajoute-t-il, que les services de renseignement marocains avaient informé, bien avant l’attentat, leurs homologues allemands de la dangerosité de cet individu.
A cette époque, enchaîne le responsable judiciaire, on dénombrait trois points faibles majeurs au sein des services de police. La première faille, explique-t-il, est que «les procédures judiciaires relatives aux étrangers et engagées contre le terroriste Anis Amri n’ont pas été suivies avec la fermeté requise». La deuxième erreur, souligne Holger Münch, réside dans la non-intégration des procédures pénales en vigueur dans plusieurs Landers (Etats fédérés), contre le terroriste tunisien. La troisième lacune, explique la même source, réside dans le fait que les autorités négligeaient les cas des loups solitaires au cours des enquêtes sur des faits précis.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 24 octobre, que cette déclaration va de pair avec le rapport transmis, il y a une semaine, par les services de renseignement à la première Chambre du Parlement allemand. Ledit rapport met en lumière l’aide précieuse apportée à l’Allemagne par les services de renseignement marocains. Ces derniers avaient informé leurs homologues germaniques qu’Anis Amri représentait une grande menace pour la sécurité de l’Allemagne. Le terroriste, qui a été abattu par la suite, dirigeait la prière d’islamistes radicalisés originaires du Maroc.
Le rapport des services de renseignement allemands a également mis en exergue la coopération en matière de sécurité entre les deux pays en donnant l’exemple de l’arrestation d’un dangereux terroriste marocain. Ce dernier, qui était membre de l’organisation Daesh, avait un lourd passif dans les activités terroristes dont la plus importante était son rôle dans la cellule terroriste qui a été démantelée en janvier 2015 dans l’Est de la Belgique.