Dans leur lutte contre le terrorisme, la Belgique et les Pays-Bas ont adopté une solution radicale. Plusieurs personnes d'origine marocaine viennent d’ailleurs d’en faire les frais. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 6 mai, huit personnes ont ainsi été déchues définitivement de la nationalité belge. La décision rendue par la justice vient d’être paraphée et exécutée par le ministre de l’intérieur. Il s'agit de personnes d’origine marocaine dont l’enquête menée à leur encontre par les services de renseignement a établi leur appartenance à la nébuleuse jihadiste.
Les huit individus déchus de leur nationalité ont d’ailleurs tous séjourné à un moment ou un autre dans des zones de conflits en Irak et en Syrie et ont combattu dans les rangs de Daech, précise le quotidien. En Hollande, ce sont plusieurs personnes également d’origine marocaine qui ont été déchues de leur nationalité, sur décision judiciaire, pour les mêmes motifs, ajoute le quotidien sans pour autant préciser le nombre exact des concernés. Les investigations menées par les services de renseignement de ce pays ont également montré que les mis en cause ont, eux aussi, effectué des voyages en Syrie et en Irak où ils ont combattu aux côtés des organisations terroristes. Par ailleurs, note le quotidien, la Hollande avait déjà déchu de leur nationalité quatre jihadistes d’origine marocaine en 2017.
La dernière décision de la justice et du gouvernement belges de déchoir ces jihadistes de leur nationalité est la deuxième du genre, précise Al Ahdath Al Maghribia. En juin dernier, poursuit le quotidien, la justice belge avait condamné la dénommée Rahma, une femme d’origine marocaine de 32 ans de retour de Syrie, à cinq ans de prison et 8.000 euros d'amende pour sa participation aux activités d'un groupe terroriste. Elle a aussi été déchue de sa nationalité belge. La femme en question avait été interpellée en novembre 2019 à la frontière turco-syrienne. Auparavant, elle avait déjà été condamnée par contumace, en juin 2019, pour avoir participé aux activités d'un groupe terroriste.
Il s’agit d’un élément très dangereux, avait conclu la justice belge après avoir consulté les résultats de l’enquête menée à son encontre par les services de renseignement. En effet, l’enquête a montré qu'elle avait suivi une formation à la manipulation d'explosifs et qu'elle appartenait à un bataillon de combattantes de Daech. Par ailleurs, en janvier dernier, la justice belge avait décidé de rayer du registre de la population six autres jihadistes. Ils ont tous été condamnés pour les mêmes motifs. Ils ont, eux aussi, rejoint les rangs de Daech en Irak ou en Syrie. Aujourd’hui, leur sort est inconnu. Aucun d’entre eux n’a plus de point de chute connu en Belgique ou à l’étranger.
