Certains médias européens le surnomment le «chasseur de terroristes» au regard de la coopération intense entre les services sécuritaires marocains et leurs homologues européens. Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), puisque c’est de lui dont il s’agit, a accordé une interview à un quotidien espagnol. Interview que le journal Al Ahdath Al Maghribia reproduit dans son édition de ce mercredi 24 mai.
Le directeur du BCIJ est revenu sur les contours de la coopération entre le Maroc et l’Espagne et a révélé des aspects importants du rôle joué par le Maroc dans l’encadrement et l’organisation des affaires religieuses dans ce pays voisin. Abdelhak Khiame a surtout mis en garde les autorités espagnoles contre le «laxisme et la permissivité» vis-à-vis de ceux qui reviennent des camps de Daech.
Le patron du BCIJ a assuré aux Espagnols qu’ils ne sont pas les seuls visés et que le monde entier est menacé par des actions terroristes. «Tout pays peut devenir une cible à tout moment», affirme Khiame. «D'autant que ces djihadistes de Moussoul et d'autres régions de conflits retournent à leur pays d’origine par la suite. S’ils ne sont pas traités avec fermeté, les pays qui les accueillent pourraient payer le prix fort», explique-t-il.
C’est le cas de l’Espagne affirme Al Ahdath Al Maghribia citant Khiame. Ce dernier en veut pour preuve ce qui s’est passé en France et en Belgique. «Les individus qui ont orchestré ces opérations revenaient des camps daechiens. L’Espagne a accueilli près de 30 personnes de retour de ces zones de conflits», a-t-il averti.
Par ailleurs, le DG du BCIJ est revenu sur les mises en garde des autorités marocaines à leurs homologues belges. Il révèle ainsi que le Maroc a alerté la Belgique à plusieurs reprises, notamment après le démantèlement de la cellule terroriste de Abdelkader Belliredj en 2008. «Le Maroc a informé la Belgique de l’existence d’un quartier à Bruxelles susceptible de devenir un vivier de jihadistes et de combattants», a-t-il rappelé, regrettant que les autorités belges n’aient pas pris l'information au sérieux.