Terrorisme. Contre l'oubli: il était une fois Casablanca, un 16 mai

L'attentat du 16 mai 2003. 

L'attentat du 16 mai 2003.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le 16 mai 2003, des terroristes se sont fait exploser dans plusieurs endroits à Casablanca faisant 45 morts et 100 blessés. Depuis, les services de sécurité marocains ont adopté une stratégie proactive qui a permis de démanteler près de 200 cellules dormantes au Maroc et à l’étranger.

Le 16/05/2020 à 09h05

Il y a 17 ans, Casablanca était frappée par cinq attentats terroristes perpétrés simultanément dans cinq sites touristiques et religieux du centre-ville. Les 14 terroristes issus de Sidi Moumen, qui portaient des ceintures explosives, avaient ciblé deux restaurants, un hôtel et un cimetière juif. Ces attentats, qui sont les plus meurtriers au Maroc, ont fait 45 morts, dont deux policiers, 39 civils parmi lesquels 8 Européens, plus d’une centaine de blessés.

Deux des terroristes ont été empêchés de déclencher leurs explosifs et les 12 autres ont été tués sur place. Le soir de ce drame, les différents services de police ont mené des enquêtes soutenues qui ont permis d’arrêter des centaines de salafistes extrémistes impliqués directement ou indirectement dans ces attentats.

Depuis, les services de sécurité ont adopté une stratégie proactive qui a permis à ses appareils d’acquérir de l’expérience et des compétences pour comprendre ce phénomène et l’endiguer. Une stratégie qui a porté ses fruits en permettant le démantèlement des cellules terroristes qui ont éloigné le spectre des attentats dans le royaume.

En parallèle, plusieurs services de renseignement et d’intervention ont été créés, dont notamment le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) chargé des affaires du terrorisme, du crime organisé et du trafic de drogue et d’armes. Du coup, les services de renseignement marocains se sont forgés une excellente réputation dans le monde en matière de localisation et de surveillance des mouvements islamistes radicaux aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Des efforts qui leur ont valu la reconnaissance du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme qui les a qualifiés comme de services les plus efficaces en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 16 mai, que la supériorité des services de renseignement marocains réside dans le démantèlement des cellules dormantes. En effet, depuis 2003, plus de 200 cellules ont été mises hors d’état de nuire. Ce qui a permis de déjouer plusieurs attentats et d’arrêter des dizaines de terroristes dès leur retour de Syrie, d’Irak et de Libye. Outre l’approche sécuritaire, le Maroc a institué une batterie de lois pour lutter contre le terrorisme. Il s’agit notamment de la loi 03/03 qui criminalise les actions terroristes, l’actualisation du Code pénal notamment en matière de financement, d’apologie du terrorisme et de blanchiment d’argent.

Par ailleurs, le parlement marocain a approuvé, en 2015, le projet de loi qui criminalise l’adhésion à des mouvements extrémistes et l’entrainement dans des camps de terroristes dans des foyers de tension, notamment au Moyen-Orient. En plus de ces mesures législatives, le Maroc a adhéré à plusieurs conventions internationales contre le terrorisme et a signé notamment un accord avec les parquets espagnol, français et belge qui a permis de tuer dans l’œuf plusieurs attentats. En plus de cette batterie de mesures, le Maroc a initié une stratégie religieuse afin que la foi soit dénuée de toute spéculation et de toute interprétation politique, notamment par la formation des imams qui prêchent l’islam de la tolérance.

Par Hassan Benadad
Le 16/05/2020 à 09h05